pronominaux, soit essentiels,
soit accidentels, et dans les verbes impersonnels; mais combien
plus encore ses yeux de gazelle trahissaient-ils d'interet, quand
elle pouvait amener l'entretien sur M. Vulfran, et
particulierement sur certains points inconnus d'elle, ou mal
connus par les histoires de Rosalie, qui n'etaient jamais tres
precises, ou par les propos de Fabry et de Mombleux, enigmatiques
a dessein, avec les lacunes, les sous-entendus de gens qui
parlent, pour eux, non pour ceux qui peuvent les ecouter, et meme
avec le souci que ceux-la ne les comprennent point!
Plusieurs fois elle avait demande a Rosalie ce qu'avait ete la
maladie de M. Vulfran, et comment il etait devenu aveugle, mais
sans jamais en tirer que des reponses vagues; au contraire avec
Mlle Belhomme elle eut tous les details sur la maladie elle-meme,
et sur la cecite qui, disait-on, pouvait n'etre pas incurable,
mais qui ne serait guerie, si on la guerissait, que dans certaines
conditions particulieres qui assureraient le succes de
l'operation.
Comme tout le monde a Maraucourt, Mlle Belhomme s'etait preoccupee
de la sante de M. Vulfran, et elle en avait assez souvent parle
avec le docteur Ruchon pour etre en etat de satisfaire la
curiosite de Perrine d'une facon autrement competente que Rosalie.
C'etait d'une cataracte double que M. Vulfran etait atteint. Mais
cette cataracte ne paraissait pas incurable, et la vue pouvait
etre recouvree par une operation. Si cette operation n'avait pas
encore etait tentee, c'etait parce que sa sante generale ne
l'avait pas permis. En effet, il souffrait d'une bronchite
inveteree qui se compliquait de congestions pulmonaires repetees,
et qu'accompagnaient des etouffements, des palpitations, des
mauvaises digestions, un sommeil agite. Pour que l'operation
devint possible, il fallait commencer par guerir la bronchite, et
d'autre part il fallait que tous les autres accidents
disparussent. Or, M. Vulfran etait un detestable malade, qui
commettait imprudence sur imprudence, et se refusait a suivre
exactement les prescriptions du medecin. A la verite cela ne lui
etait pas toujours facile: comment pouvait-il rester calme, ainsi
que le recommandait M, Ruchon, quand la disparition de son fils et
les recherches qu'il faisait faire a ce sujet le jetaient a chaque
instant dans des acces d'inquietude ou de colere, qui engendraient
une fievre constante dont il ne se guerissait que par le travail?
Tant qu'il ne serait p
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