lite de ses neveux, c'etait plus qu'il n'en fallait pour
qu'il se montrat ouvertement son ami; au fond, que lui importait
que M. Vulfran depensat des sommes considerables qui en realite
augmentaient la fortune des etablissements; cet argent ce n'etait
pas a lui Talouel qu'on le prenait, tandis que bien
vraisemblablement les etablissements seraient a lui un jour ou
l'autre; aussi quand il avait pu deviner qu'une amelioration
nouvelle etait a l'etude, n'avait-il pas rate les occasions de
"supposer" avec M. Vulfran que le moment etait propice pour la
realiser.
Mais d'autres amities qui plus que celle-la plaisaient a Perrine,
c'etaient celles du docteur Ruchon, de Mlle Belhomme, de Fabry et
des ouvriers que M. Vulfran avait fait elire pour composer le
conseil de surveillance de ses differentes fondations.
En voyant comment "la gamine" avait rendu a M. Vulfran l'energie
morale et intellectuelle, le medecin avait change de manieres a
son egard, et maintenant c'etait avec une affection paternelle
qu'il la traitait, presque avec deference, en tout cas comme une
personne qui compte: "Cette petite a plus fait que la medecine,
disait-il, sans elle je ne sais vraiment pas ce que M. Vulfran
serait devenu."
Mlle Belhomme n'avait pas eu a changer de manieres, mais elle
etait fiere d'elle, et chaque jour dans sa lecon il y avait
quelques minutes ou franchement elle laissait paraitre ses vrais
sentiments, bien qu'elle s'avouat que leur expression n'en fut
peut-etre pas tres correcte, "de maitresse a eleve".
Quant a Fabry, il etait associe de trop pres a tout ce qui se
faisait, pour n'etre pas en accord avec cette jeune fille, a
laquelle il n'avait pas tout d'abord prete attention, mais qui
bien vite avait pris une si grande importance dans la maison,
qu'il n'etait plus qu'un instrument entre ses mains.
"Monsieur Fabry, vous allez aller a Noisiel etudier les maisons
ouvrieres.
-- Monsieur Fabry, vous allez aller en Angleterre etudier le
_Working men's club Union_.
-- Monsieur Fabry, vous allez aller en Belgique etudier les
cercles ouvriers."
Et Fabry partait, etudiait ce qu'on lui avait indique, tout en ne
negligeant rien de ce qu'il trouvait interessant, puis au retour,
apres de longues discussions avec M. Vulfran, etaient arretes les
plans qu'executaient sous sa direction l'architecte et les
conducteurs de travaux, adjoints a son bureau, devenu depuis peu
le plus important de la maison. Jamais elle ne prenait part
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