era de vous placer dans les
conditions les plus favorables a l'education de vos enfants, aux bons
exemples et aux bons preceptes que vous devez leur fournir.
Enfin, si le desir de donner le bon exemple a votre entourage parle
en vous, examinez d'abord si votre entourage est susceptible d'etre
impressionne et modifie par un bon exemple, et, s'il en est ainsi,
cherchez les conditions dans lesquelles vous lui donnerez ce bon
exemple.
Ici s'arrete necessairement mon instruction. Si vous me disiez
d'appliquer a votre place ces trois preceptes, je ferais peut-etre tout
de travers. Je crois avoir une bonne conscience et de bonnes intentions.
Mais je n'ai aucune habilete de conduite, et je me suis mille fois
trompee dans l'action. Je crois que vous avez un meilleur jugement, et
que, si vous, vous servez de ma theorie, vous sortirez des incertitudes
ou vous etes plongee. La preoccupation ou vous etes d'une satisfaction
personnelle que je crois impossible d'assurer est l'obstacle qui vous
arrete, et, si vous vous sentez la foi et le courage de l'ecarter la
lumiere se fera dans votre intelligence.
Je n'ai pas lu les ouvrages que vous m'avez fait l'honneur de m'envoyer.
Ils ont ete egares dans un demenagement avec d'autres livres, et je n'ai
jamais pu les retrouver. Si vous aviez la bonte de renouveler votre
envoi, j'y consacrerais les premieres heures de liberte que j'aurai.
Je vous demande pardon de mon griffonnage, j'ai la vue fort alteree.
J'ecris bien rarement des lettres et avec beaucoup de peine.
Agreez, mademoiselle, l'expression de mon estime bien particuliere et de
mes sentiments distingues.
GEORGE SAND.
Je serai a Paris vers le 25 septembre. Veuillez adresser a la _Revue
independante_.
CCXIX
A MONSEIGNEUR L'ARCHEVEQUE DE PARIS
Nohant, septembre 1812.
Monseigneur.
Mon nom est peut-etre une mauvaise recommandation pres de vous; mais,
si, avec des croyances peut-etre differentes des votres; je viens a
vous, pleine de confiance, pour vous indiquer une bonne oeuvre a faire,
il me semble que votre sagesse eclairee et votre esprit de charite
peuvent m'accorder aussi quelque confiance et m'ecouter avec douceur.
Il y a du moins un point qui rassemble les ames engagees sur des routes
diverses. C'est l'amour de la justice, et, comme toute justice emane de
Dieu, peut-etre ne suis-je pas une ame impie ni indigne de merci; c'est
cet esprit de justice et de bonte que j'i
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