a reunion de l'ecole palatine, de l'ecole episcopale et de celle de
Sainte-Genevieve. Il ne prouve pas que la premiere subsistat encore au
commencement du XIIe siecle; la seconde dominait la Cite, et continua
d'y subsister a l'ombre de la Metropole, toujours plus theologique,
plus ecclesiastique, plus soumise a l'autorite du premier chantre ou
chancelier de l'Eglise de Paris qui parait avoir ete, jusqu'au temps
de Louis le Gros, le magistrat de l'instruction publique. Le chef
de l'enseignement ou _maitre recteur_, ce qu'on appelait d'abord
le primicier, dut, la comme ailleurs, etre le _scholasticus_ ou
_scholaster_, (ecolatre), _magister scholae_ ou _capischol_. Le nombre
des etudiants s'etant fort accru ne put etre retenu entre les deux
ponts ou dans l'Ile, et s'etendit sur la montagne Sainte-Genevieve. Il
s'etablit une ecole a l'abbaye du meme nom (emplacement du college Henri
IV); et des ecoles particulieres s'ouvrirent sur la pente septentrionale
de la colline: de la le pays latin. (_Hist. Univ. paris._, t. I, p. 257,
267, 272, 280). Joslen, Goselen ou Joscelin, surnomme Le Roux, d'une
famille noble dite de Vierzi, enseigna d'abord sur la montagne
Sainte-Genevieve, puis devint archidiacre, et plus tard eveque de
Soissons (1125 ou 1126); et comme tel, il siegea au concile de Sens ou
Abelard fut condamne. (Johan. Saresb. _Metalog._, l. II, c. XVII.--
_Rec. des Hist._, t. XIV, p. 297.--_Hist. litt._, t. IX, p. 32 et t.
XII, p. 412.)]
[Note 29: "Probatae quidem scientiae, sublimis eloquentiae, ...
inauditarum erat inventor et assertor novitatum, et suas quaerens
statuere sententias, erat aliarum probatarum improbator. Undo in odium
venerat eorum qui sanius sapiebant, et sicut manus ejus contra
omnes, sic oinnium contra eum armabantur. Dicebat quod nullus antea
praesumpserat." (_Ex. vit. S. Gostini acquicinct. abb., I. I. Rec. des
Hist.,_ t. XIV, p, 442.)]
Il est probable que, combattant a la fois le realisme de Guillaume de
Champeaux et le nominalisme deguise de Joslen, il ne manquait ni de
jaloux ni d'ennemis. On raconte que ceux-ci, pousses a bout, voulurent
enfin lui susciter un contradicteur, et chercherent dans leurs rangs un
adversaire courageux qui essayat de lui tenir tete. "C'est un chien qui
aboie," disaient-ils, "il le faut chasser avec le baton de la verite."
Il y avait dans l'ecole de Joslen un jeune homme de Douai, qui se
montrait plein d'ardeur et d'intelligence. Il se nommait Gosvin, et il
n'aspirait
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