hesne, _Ab. Op_.; Not., p. 1147 et
1163.--Gervaise, _Vie d'Ab._, t. I, p. 23); les autres, que la promotion
soit de 1113 et le deces de 1121, le 22 mars. (Mabillon, saint Bern.,
_Op_., t. I, p. 13, 61 et 302.--Durand et Martene, _Thes. nov. anecd._,
t. V, p.877.--_Gallia Christ._, t. IX, p. 878.--D. Brial, _Rec. des
Hist._, t. XIV, p. 279.--_Hist. litt. de la Fr._, t. XII, p. 476, et
t. X, p. 310 et 311.) Des deux cotes on invoque des textes. Les tables
manuscrites de l'eveche de Chalons portaient qu'il avait administre
pendant sept ans.]
On etait en 1113; Abelard, dans la force de l'age et du talent, avait
constitue son enseignement, son autorite, presque sa gloire. Il dominait
l'ecole de Paris; c'etait etre dictateur dans la republique des lettres.
Ses doctrines avaient pris leur caractere definitif. A l'exception de la
theologie, dans laquelle il lui restait encore des progres a faire, il
avait a peu pres ferme le cercle de ses etudes. Ses contemporains ont
vante son savoir et l'ont dit egal a la science humaine, eloge quelque
peu hyperbolique[35]. Nous avons vu qu'il n'etait point verse dans
l'arithmetique, ni probablement dans aucune des sciences du calcul.
Ceux qui veulent qu'il n'ait rien ignore, meme le droit, chose plus que
douteuse, citent en preuve une anecdote qui indiquerait seulement
qu'il ne comprenait pas une loi des empereurs Valentinien, Theodose et
Arcadius sur les limites[36]. Il ne possedait bien d'autre langue que le
latin; le grec, dont l'etude etait d'ailleurs alors difficile et rare,
ne lui etait, je crois, connu que par quelques mots de la langue
philosophique. Il avoue qu'il ne lisait les auteurs grecs que dans la
traduction, et l'on n'a nulle preuve qu'il entendit l'hebreu[37]. Mais
son instruction litteraire etait fort etendue; elle embrassait a peu
pres tous les auteurs de l'antiquite latine connus de son temps, et le
nombre en etait plus grand qu'on ne pense. Le XIIe siecle etait plus
lettre que le XVe ne l'a laisse croire, et il n'est pas sur que l'esprit
humain ait tout gagne a cesser de se developper suivant la direction que
le moyen age lui avait donnee, et a subir cette revolution qu'on appelle
la renaissance.
[Note 35: Il est dit de lui dans une epitaphe: "Ille sciens quicquid
fuit ulli scibile;" et a la fin: "cui soli patui; scibile quicquid
erat." C'est aussi de lui qu'on a dit: "Non homini, sed scientiae dees;
quod nescivit." (_Ab. Op_., pref. _in fin_.--Gervaise, t. II, p. 1
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