inalisme, qui, remarquez-le, avait servi a motiver
contre Roscelin, trente ans auparavant, l'accusation de tritheisme.
(Oth. Frising. _De Gest. Frid_., l. I, c. XLVII.) Voyez sur cette
accusation dans le l. III, le c. V. Au reste, les memes textes servirent
plus tard a fonder, a Sens, contre Abelard, une accusation inverse de
celle de Soissons.]
[Note 119: D. Brial est porte a croire que ce Terric ou Terrique
est le meme qu'un certain Thierry, dialecticien breton assez habile,
et penseur assez hardi, dont parlent Othon de Frisingen et Jean de
Salisbury. (_De Gest. Frid_., l.1, c. XLVII.--Saresb. _Metalog_., l. I,
c. V, et l. II, c. X.--_Hist. litt_., t. XIII, p. 377.)]
[Note 120: La reponse etait topique, mais au fond elle donnait
encore prise a la controverse, et les scolastiques ont beaucoup
dispute sur ce passage du symbole d'Athanase. Pierre d'Ailly le trouva
contradictoire, car puisqu'il est dit plus bas que les trois sont
egaux entre eux et coeternels, il faut bien qu'il soit tous les trois,
immenses, tout-puissants, etc. Saint Thomas convient qu'ils le sont tous
les trois, mais non qu'ils soient trois immenses, trois tout-puissants.
(Le P. Petan, _Dogmat. theolog_., t. II, l. VIII, CIX, p. 562; edit. de
Paris, 1844.)]
[Note 121: "Frater ille." (_Ab. Op._, p. 24.)]
[Note 122: Tout le monde sait ce que c'est que le symbole dit de
saint Athanase, quoiqu'il ne soit pas de lui. C'est le symbole qu'on
recite le dimanche a primes et qui est appele pour cette raison le
symbole de primes; on le nomme aussi la symbole _Quicumque,_ parce qu'il
commence par ce mot. Abelard a fait un commentaire sur ce symbole.
(_Op._, pars II, p. 381.)]
Ce couvent avait ete fonde aupres de Soissons, sur la rive droite de
l'Aisne, par le roi Clotaire I. La mission des moines etait de desservir
l'eglise ou les restes de ce prince furent longtemps deposes pres de
ceux de saint Medard, premier eveque de Noyon, apotre de ces contrees.
C'etait un monastere considerable et respecte, investi de grands
privileges. L'abbe qui se nommait Geoffroi[123] et qui etait un homme
instruit et distingue, traita son captif ou plutot son hote avec
de grands egards; et les moines, esperant le garder longtemps,
l'accueillirent avec beaucoup d'empressement, et s'efforcerent de le
consoler par mille soins; mais nulle consolation n'etait possible.
Rien au monde ne pouvait rendre au triste Abelard ce qui venait de lui
echapper. La derniere, la plus puissante
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