nnemi de la foi
catholique_, convaincu par le concile de Soissons de precher le
tritheisme, et qui vient vomir contre lui l'outrage et la menace[104].
[Note 103: Rousselot, _Philos, du moy. age_, t. I, p. 187.]
[Note 104: Cette lutte entre Abelard et Roscelin est un fait
conteste. On en donne pour preuve une lettre dans laquelle un
theologien, designe par l'initiale P et qui a ecrit sur la Trinite,
se plaint a G, eveque de Paris, des attaques d'un vieux dialecticien
heretique qui ne parait autre que Roscelin, et demande a etre juge
contradictoirement avec lui (_Ab. Op_. pars II, cp. XXI, p. 334). Mais
on ne peut demontrer que cette lettre soit d'Abelard, qui l'aurait
ecrite vers 1120 ou 1121; on ne sait pas si Roscelin vivait encore quand
parut l'ouvrage sur la Trinite; enfin on ajoute que converti alors,
Roscelin qui vivait pieusement en Aquitaine vers 1103, n'aurait pu
provoquer ou meriter a Paris les attaques que l'auteur de la lettre
dirige contre lui. On veut donc qu'elle soit d'un theologien inconnu P
qui aurait poursuivi Roscelin, lors de ses demeles avec saint Anselme au
sujet de la Trinite; revenant d'Angleterre vers 1O87, Roscelin trouvant
cet ouvrage, l'aurait denonce a l'eveque G (Guillaume) aupres duquel P
se serait defendu a son tour. On peut repondre que la date de la mort
de Roscelin est ignoree; que la lettre de P peut etre de _Petrus_, nom
donne sans cesse a Abelard, et adressee a Girbert, eveque de Paris de
1117 a 1124. L'auteur da la lettre se dit auteur d'un _Opuscule_ sur la
Trinite, _Opusculo nostro de fide Trinitatis_, et Abelard, en parlant
de son Introduction, se sert ailleurs du meme mot (_Comm. in Rom_., p.
513). La lettre, a lui attribuee par d'Amboise et Duchesne, cotee sous
son nom dans le manuscrit, respire une irritabilite intolerante, un des
traits de son caractere. Il a bien pu se montrer meprisant et offense a
l'egard de Roscelin meme converti, et Roscelin, quand ce serait lui
dont la piete en 1103 edifiait l'Aquitaine, avait bien pu se montrer
malveillant ou injuste envers le novateur Abelard. (Cf. G. Dubois,
_Histor. Eccles. paris_., t. I, 1. XI, c. II, p. 709.--_Hist. litt_., t.
VIII, p. 464; t. IX, p. 362; t. XII, p. 111.--_Malteac, Chron. in Bibl.
nov. mss_. P. Labbaei, t. II, p. 217.)]
"S'il est vrai qu'il ait insere quelque ombre d'heresie dans ses ecrits
sur la Trinite, il invoque les athletes du Seigneur et les defenseurs de
la foi; qu'un jour soit pris, un lieu designe,
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