en hate et rajuste ses noeuds,
Se peigne et met ses habits de parade
Et des roseaux plus frais dans ses cheveux.
Elle descend l'escalier, et sa queue
En flots d'argent sur les marches la suit,
La raide etoffe a trame blanche et bleue,
A chaque pas derriere elle bruit.
PASTEL.
J'aime a vous voir en vos cadres ovales,
Portraits jaunis des belles du vieux temps,
Tenant en main des roses un peu pales,
Comme il convient a des fleurs de cent ans.
Le vent d'hiver en vous touchant la joue
A fait mourir vos oeillets et vos lis,
Vous n'avez plus que des mouches de boue
Et sur les quais vous gisez tout salis.
Il est passe le doux regne des belles;
La Parabere avec la Pompadour
Ne trouveraient que des sujets rebelles,
Et sous leur tombe est enterre l'amour.
Vous, cependant, vieux portraits qu'on oublie,
Vous respirez vos bouquets sans parfums,
Et souriez avec melancolie
Au souvenir de vos galants defunts.
VATTEAU.
Devers Paris, un soir, dans la campagne,
J'allais suivant l'orniere d'un chemin,
Seul avec moi, n'ayant d'autre compagne
Que ma douleur qui me donnait la main.
L'aspect des champs etait severe et morne,
En harmonie avec l'aspect des cieux,
Rien n'etait vert sur la plaine sans borne,
Hormis un parc plante d'arbres tres-vieux.
Je regardai bien longtemps par la grille,
C'etait un parc dans le gout de Vatteau;
Ormes fluets, ifs noirs, verte charmille,
Sentiers peignes et tires au cordeau.
Je m'en allai, l'ame triste et ravie,
En regardant j'avais compris cela,
Que j'etais pres du reve de ma vie,
Que mon bonheur etait enferme la.
LE TRIOMPHE DE PLUTARQUE.
A Louis Boulanger.
Il faisait nuit dans moi, nuit sans lune, nuit sombre;
Je marchais en aveugle et tatant le chemin,
Les deux bras en avant, le long des murs, dans l'ombre.
Mon conducteur celeste avait quitte ma main,
J'avais beau me tourner vers l'etoile polaire,
Un nuage eteignait ses prunelles d'or fin.
La bella, la diva, celle qui m'a su plaire,
La noble dame a qui j'ai donne mon amour,
Helas! m'avait ote son appui tutelaire.
Beatrix, dans les cieux, avait fui sans retour,
Et moi, reste tout seul au seuil du purgatoire,
Je ne pouvais voler aux lieux d'ou vient le jour.
A coup sur tu n'auras aucune peine a croire
Quel deuil j'avais au coeur et quel chagrin amer
D'etre ainsi confine dans la demeure noire.
Sur ma tete pesait la coupole de fer,
Et je sentais partout, comme une mer glacee,
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