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nt Le saint triangle d'or, au moment du mystere. Frere, voila pourquoi les poetes, souvent, Buttent a chaque pas sur les chemins du monde; Les yeux fiches au ciel ils s'en vont en revant; Les anges, secouant leur chevelure blonde, Penchent leur front sur eux et leur tendent les bras, Et les veulent baiser avec leur bouche ronde. Eux marchent au hasard et font mille faux pas; Ils cognent les passants, se jettent sous les roues, Ou tombent dans des puits qu'ils n'apercoivent pas. Que leur font les passants, les pierres et les boues; Ils cherchent dans le jour le reve de leurs nuits, Et le feu du desir leur empourpre les joues. Ils ne comprennent rien aux terrestres ennuis, Et quand ils ont fini leur chapelle Sixtine, Ils sortent rayonnants de leurs obscurs reduits. Un auguste reflet de leur oeuvre divine S'attache a leur personne et leur dore le front, Et le ciel qu'ils ont vu, dans leurs yeux se devine. Les nuits suivront les jours et se succederont, Avant que leurs regards et leurs bras ne s'abaissent, Et leurs pieds, de longtemps, ne se raffermiront. Tous nos palais sous eux s'eteignent et s'affaissent; Leur ame, a la coupole, ou leur oeuvre reluit, Revole, et ce ne sont que leurs corps qu'ils nous laissent. Notre jour leur parait plus sombre que la nuit; Leur oeil cherche toujours le ciel bleu de la fresque, Et le tableau quitte les tourmente et les suit. Comme Buonarotti, le peintre gigantesque, Ils ne peuvent plus voir que les choses d'en haut, Et que le ciel de marbre ou leur front touche presque. Sublime aveuglement! magnifique defaut! MONTEE SUR LE BROCKEN. Lorsque l'on est monte jusqu'au nid des aiglons, Et que l'on voit, sous soi, les plus fiers mamelons Se fondre et s'effacer au flanc de la montagne, Et, comme un lac, bleuir tout au fond la campagne, On s'apercoit enfin qu'on grimperait mille ans, Tant que la chair tiendrait a vos talons sanglants, Sans approcher du ciel qui toujours se recule, Et qu'on n'est, apres tout, qu'un Titan ridicule. On n'est plus dans le monde, on n'est pas dans les cieux, Et des fantomes vains dansent devant vos yeux. Le silence est profond; la chanson de la terre Ne vient pas jusqu'a vous, et la voix du tonnerre Qui roule sous vos pieds, semble le baillement Du Brocken, ennuye de son desoeuvrement. Votre cri, sans trouver d'echo qui le repete, S'eteint subitement sous la voute muette; C'est un calme sinistre, on n'entend pas encor Le
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