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Que la melee etreint de ses mains meurtrieres. Sous l'armure une gorge bat; Les ecailles d'airain couvrent des seins d'ivoire, ou, nourrisson cruel, la mort pale vient boire Le lait empourpre du combat. Regardez! regardez! les chevelures blondes Coulent en ruisseaux d'or se meler sous les ondes, Aux cheveux glauques des roseaux. Voyez ces belles chairs, plus pures que l'albatre, Ou, dans la blancheur mate, une veine bleuatre Circule en transparents reseaux. Helas! sur tous ces corps a la teinte nacree, La mort a deja mis sa paleur azuree; Ils n'ont de rose que le sang. Leurs bras abandonnes trempent, les mains ouvertes, Dans la vase du fleuve, entre les algues vertes, Ou l'eau les souleve en passant. Le cheval de bataille a la croupe tigree, Secouant dans les cieux sa criniere effaree, Les foule avec ses durs sabots. Et le lache vainqueur, dans sa rage brutale, Sur leur ventre appuyant sa poudreuse sandale, Tire a lui leurs derniers lambeaux. Bientot, du haut des monts, les vautours au col chauve, Les corbeaux vernisses, les aigles a l'oeil fauve; L'orfraie au regard clandestin; Les loups se balancant sur leurs echines maigres, Les renards, les chakals, accourront tout allegres, Prendre leur part au grand festin; Ce splendide banquet reparera leurs jeunes; O misere! o douleur! tous ces corps frais et jeunes, Ces beaux seins, d'un si pur contour, Faits pour les chauds baisers d'une amoureuse bouche, Fouilles par le museau de l'hyene farouche, Piques par le bec du vautour! Cessez de vains efforts, o braves amazones! A quoi vous sert d'avoir, ainsi que des Bellones, Le casque grec empanache, La cuirasse de fer, de clous d'or etoilee, Si votre main trop faible, au fort de la melee, Lache votre glaive ebreche! Votre armure faussee, entre ces bras robustes, Comme un mince carton s'aplatit sur ces bustes, Ou le poil pousse en plein terrain; Avec ces forts lutteurs, les plus puissantes armes, O guerrieres! seraient les appas et les charmes Caches sous vos corsets d'airain. S'ils n'etaient repousses par les rudes ecailles, Par les mailles d'acier qui herissent vos tailles, Les bras se suspendraient autour; Si vous aviez voulu, douce et modeste gloire, Vous auriez, sans combat, remporte la victoire, Car la force cede a l'amour. Penchez-vous sur le col de vos promptes cavales Qui volent, de la brise et de l'eclair rivales.
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