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isparus font place aux tourterelles, Qui lustrent au soleil le satin de leurs ailes Et semblent roucouler des promesses d'espoir. Des essaims familiers perchent sur les tarasques, Et, sans se rebuter de la laideur des masques, Dans chaque bouche ouverte un oiseau fait son nid. Les guivres, les dragons et les formes etranges Ne sont plus maintenant que des figures d'anges, Seraphiques gardiens tailles dans le granit, Qui depuis huit cents ans, pensives sentinelles, Dans leurs niches de pierre, appuyes sur leurs ailes, Montent leur faction qui jamais ne finit. Vous debouchez enfin sur une plate-forme Et vous apercevez, ainsi qu'un monstre enorme, La Cite grommelante accroupie alentour. Comme un requin, ouvrant ses immenses machoires, Elle mord l'horizon de ses mille dents noires, Dont chacune est un dome, un clocher, une tour. A travers le brouillard, de ses naseaux de platre, Elle souffle dans l'air son haleine bleuatre, Que dore par flocons un chaud reflet de jour. Comme sur l'eau qui bout monte et chante l'ecume, Sur la ville toujours plane une ardente brume, Un bourdonnement sourd fait de cent bruits confus. Ce sont les tintements et les greles volees Des cloches, de leurs voix sonores ou felees, Chantant, a plein gosier, dans leurs beffrois touffus; C'est le vent dans le ciel et l'homme sur la terre; C'est le bruit des tambours et des clairons de guerre, Ou des canons grondeurs sonnant sur leurs affuts; C'est la rumeur des chars, dont la prompte lanterne File comme une etoile a travers l'ombre terne, Emportant un heureux aux bras de son desir; Le soupir de la vierge, au balcon accoudee, Le marteau sur l'enclume et le fait sur l'idee; Le cri de la douleur ou le chant du plaisir. Dans cette symphonie au colossal orchestre, Que n'ecrira jamais musicien terrestre, Chaque objet fait sa note impossible a saisir. Vous pensiez etre en haut, mais voici qu'une aiguille, Ou le ciel decoupe par dentelles scintille, Se presente soudain devant vos pieds lasses. Il faut monter encor dans la mince tourelle, L'escalier qui serpente en spirale plus frele, Se pendant aux crampons de loin en loin places. Le vent, d'un air moqueur, a vos oreilles siffle, La goule etend sa griffe et la guivre renifle; Le vertige alourdit vos pas embarrasses. Vous voyez loin de vous, comme dans des abimes, S'aplanir les clochers et les plus hautes cimes; Des aigles les plus fiers vous dominez l'essor. Votre s
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