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d'Italie; Car ses tetes semblaient, avec leur blanche chair, Un reve de soleil par une nuit d'hiver. Je restai bien longtemps dans la meme posture, Pensif, a contempler cette pale peinture; Je regardais le Christ sur son infame bois, Pour embrasser le monde, ouvrant les bras en croix; Ses pieds meurtris et bleus et ses deux mains clouees, Ses chairs, par les bourreaux, a coups de fouets trouees, La blessure livide et beante a son flanc; Son front d'ivoire ou perle une sueur de sang; Son corps blafard, raye par des lignes vermeilles, Me faisaient naitre au coeur des pities nompareilles, Et mes yeux debordaient en des ruisseaux de pleurs, Comme dut en verser la Mere de Douleurs. Dans l'outremer du ciel les cherubins fideles, Se lamentaient en choeur, la face sous leurs ailes, Et l'un d'eux recueillait, un ciboire a la main, Le pur sang de la plaie ou boit le genre humain; La sainte vierge, au bas, regardait: pauvre mere Son divin fils en proie a l'agonie amere; Madeleine et saint Jean, sous les bras de la croix Mornes, echeveles, sans soupirs et sans voix, Plus degouttants de pleurs qu'apres la pluie un arbre, Etaient debout, pareils a des piliers de marbre. C'etait, certe, un spectacle a faire reflechir, Et je sentis mon cou, comme un roseau, flechir Sous le vent que faisait l'aile de ma pensee, Avec le chant du soir, vers le ciel elancee. Je croisai gravement mes deux bras sur mon sein, Et je pris mon menton dans le creux de ma main, Et je me dis: "O Christ! tes douleurs sont trop vives; Apres ton agonie au jardin des Olives, Il fallait remonter pres de ton pere, au ciel, Et nous laisser a nous l'eponge avec le fiel; Les clous percent ta chair, et les fleurons d'epines Entrent profondement dans tes tempes divines. Tu vas mourir, toi, Dieu, comme un homme. La mort Recule epouvantee a ce sublime effort; Elle a peur de sa proie, elle hesite a la prendre, Sachant qu'apres trois jours il la lui faudra rendre, Et qu'un ange viendra, qui, radieux et beau, Levera de ses mains la pierre du tombeau; Mais tu n'en as pas moins souffert ton agonie, Adorable victime entre toutes benie; Mais tu n'en a pas moins avec les deux voleurs, Etendu tes deux bras sur l'arbre de douleurs. O rigoureux destin! une pareille vie, D'une pareille mort si promptement suivie! Pour tant de maux soufferts, tant d'absynthe et de fiel, Ou donc est le bonheur, le vin doux et le miel? La parole d'amour pour compenser l'injure, Et la bouc
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