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lime spectacle, On croit qu'entre tes tours, par un soudain miracle, Dans le triangle saint Dieu se va faire voir. Comme nos monuments a tournure bourgeoise Se font petits devant ta majeste gauloise, Gigantesque soeur de Babel, Pres de toi, tout la-haut, nul dome, nulle aiguille, Les faites les plus fiers ne vont qu'a ta cheville, Et, ton vieux chef heurte le ciel. Qui pourrait preferer, dans son gout pedantesque, Aux plis graves et droits de ta robe Dantesque, Ces pauvres ordres grecs qui se meurent de froid, Ces pantheons batards, decalques dans l'ecole, Antique friperie empruntee a Vignole, Et, dont aucun dehors ne sait se tenir droit. O vous! macons du siecle, architectes athees, Cervelles, dans un moule uniforme jetees, Gens de la regle et du compas; Batissez des boudoirs pour des agents de change, Et des huttes de platre a des hommes de fange; Mais des maisons pour Dieu, non pas! Parmi les palais neufs, les portiques profanes, Les parthenons coquets, eglises courtisanes, Avec leurs frontons grecs sur leurs piliers latins, Les maisons sans pudeur de la ville paienne; On dirait, a te voir, Notre-Dame chretienne, Une matrone chaste au milieu de catins! MAGDALENA. J'entrai dernierement dans une vieille eglise; La nef etait deserte, et sur la dalle grise, Les feux du soir, passant par les vitraux dores, Voltigeaient et dansaient, ardemment colores. Comme je m'en allais, visitant les chapelles, Avec tous leurs festons et toutes leurs dentelles, Dans un coin du jube j'apercus un tableau Representant un Christ qui me parut tres-beau. On y voyait saint Jean, Madeleine et la Vierge; Leurs chairs, d'un ton pareil a la cire de cierge, Les faisaient ressembler, sur le fond sombre et noir, A ces fantomes blancs qui se dressent le soir, Et vont croisant les bras sous leurs draps mortuaires; Leurs robes a plis droits, ainsi que des suaires, S'allongeaient tout d'un jet de leur nuque a leurs pieds; Ainsi faits, l'on eut dit qu'ils fussent copies Dans le campo-Santo sur quelque fresque antique, D'un vieux maitre Pisan, artiste catholique, Tant l'on voyait reluire autour de leur beaute, Le nimbe rayonnant de la mysticite, Et tant l'on respirait dans leur humble attitude, Les parfums onctueux de la beatitude. Sans doute que c'etait l'oeuvre d'un Allemand, D'un eleve d'Holbein, mort bien obscurement, A vingt ans, de misere et de melancolie, Dans quelque bourg de Flandre, au retour
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