e tordant aboie,
Paris eclatant, inoui!
Oh! le coeur vous en bat, dominer de ce faite,
Soi, chetif et petit, une ville ainsi faite;
Pouvoir, d'un seul regard, embrasser ce grand tout,
Debout, la-haut, plus pres du ciel que de la terre,
Comme l'aigle planant, voir au sein du cratere,
Loin, bien loin, la fumee et la lave qui bout!
De la rampe, ou le vent, par les trefles arabes,
En se jouant, redit les dernieres syllabes
De l'hosanna du seraphin;
Voir s'agiter la-bas, parmi les brumes vagues,
Cette mer de maisons dont les toits sont les vagues;
L'entendre murmurer sans fin;
Que c'est grand! que c'est beau! les freles cheminees,
De leurs turbans fumeux en tout temps couronnees,
Sur le ciel de safran tracent leurs profils noirs,
Et la lumiere oblique, aux aretes hardies,
Jetant de tous cotes de riches incendies
Dans la moire du fleuve enchasse cent miroirs.
Comme en un bal joyeux, un sein de jeune fille,
Aux lueurs des flambeaux s'illumine et scintille
Sous les bijoux et les atours;
Aux lueurs du couchant, l'eau s'allume, et la Seine
Berce plus de joyaux, certes, que jamais reine
N'en porte a son col les grands jours.
Des aiguilles, des tours, des coupoles, des domes
Dont les fronts ardoises luisent comme des heaumes,
Des murs ecarteles d'ombre et de clair, des toits
De toutes les couleurs, des resilles de rues,
Des palais etouffes, ou, comme des verrues,
S'accrochent des etaux et des bouges etroits!
Ici, la, devant vous, derriere, a droite, a gauche,
Des maisons! des maisons! le soir vous en ebauche
Cent mille avec un trait de feu!
Sous le meme horizon, Tyr, Babylone et Rome,
Prodigieux amas, chaos fait de main d'homme,
Qu'on pourrait croire fait par Dieu!
III.
Et cependant, si beau que soit, o Notre-Dame,
Paris ainsi vetu de sa robe de flamme,
Il ne l'est seulement que du haut de tes tours.
Quand on est descendu tout se metamorphose,
Tout s'affaisse et s'eteint, plus rien de grandiose,
Plus rien, excepte toi, qu'on admire toujours.
Car les anges du ciel, du reflet de leurs ailes,
Dorent de tes murs noirs les ombres solennelles,
Et le Seigneur habite en toi.
Monde de poesie, en ce monde de prose,
A ta vue, on se sent battre au coeur quelque chose;
L'on est pieux et plein de foi!
Aux caresses du soir, dont l'or te damasquine,
Quand tu brilles au fond de ta place mesquine,
Comme sous un dais pourpre un immense ostensoir;
A regarder d'en bas ce sub
|