endre ce tumulte,
Et, comme un Dieu de marbre, insensible a son culte,
Marchait silencieux;
Quelquefois seulement, comme a la derobee,
Pour retrouver au ciel son etoile tombee
Il relevait les yeux
Mais le ciel empourpre d'un reflet d'incendie,
N'avait pas une etoile, et la flamme agrandie
Montait, montait toujours.
Alors, plus pale encor qu'aux jours de Sainte-Helene,
Il refermait ses bras sur sa poitrine pleine
De gemissements sourds.
Quand il fut devant nous: Grand empereur, lui dis-je,
Ce mot mysterieux que mon destin m'oblige
A chercher ici-bas,
Ce mot perdu que Faust demandait a son livre,
Et don Juan a l'amour, pour mourir ou pour vivre,
Ne le sauriez-vous pas?
O malheureux enfant! dit l'ombre imperiale,
Retourne-t'en la-haut, la bise est glaciale
Et je suis tout transi.
Tu ne trouverais pas, sur la route, d'auberge
Ou rechauffer tes pieds, car la mort seule heberge
Ceux qui passent ici.
Regarde... C'en est fait. L'etoile est eclipsee,
Un sang noir pleut du flanc de mon aigle blessee
Au milieu de son vol.
Avec les blancs flocons de la neige eternelle,
Du haut du ciel obscur, les plumes de son aile
Descendent sur le sol.
Helas! je ne saurais contenter ton envie;
J'ai vainement cherche le mot de cette vie,
Comme Faust et don Juan,
Je ne sais rien de plus, qu'au jour de ma naissance,
Et pourtant je faisais dans ma toute-puissance,
Le calme et l'ouragan.
Pourtant l'on me nommait par excellence, L'HOMME:
L'on portait devant moi l'aigle et les faisceaux, comme
Aux vieux Cesars romains:
Pourtant j'avais dix rois pour me tenir ma robe,
J'etais un Charlemagne emprisonnant le globe
Dans une de mes mains.
Je n'ai rien vu de plus du haut de la colonne
Ou ma gloire, arc-en-ciel tricolore, rayonne
Que vous autres d'en bas.
En vain de mon talon j'eperonnais le monde,
Toujours le bruit des camps et du canon qui gronde,
Des assauts, des combats.
Toujours des plats d'argent avec des clefs de villes,
Un concert de clairons et de hurrahs serviles,
Des lauriers, des discours;
Un ciel noir, dont la pluie etait de la mitraille,
Des morts a saluer sur tout champ de bataille.
Ainsi passaient mes jours.
Que ton doux nom de miel, Laetitia ma mere,
Mentait cruellement a ma fortune amere!
Que j'etais malheureux!
Je promenais partout ma peine vagabonde,
J'
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