z longtemps encore ce depart; en tout cas,
il aura lieu certainement avant celui de mon oncle. Quand je verrai
ma mere retablie,--car j'espere qu'ici elle va se retablir
promptement,--quand on parlera de rentrer a Paris, alors je partirai,
et bien entendu, on ne rentrera pas a Paris. C'etait pour moi, pour mon
mariage, que mon oncle et ma mere habitaient Paris; quand ils n'auront
plus le souci de ce mariage, ils retourneront a Belmonte, et j'aurai
la satisfaction de penser que ma fuite a, de ce cote, ce bon resultat
encore d'assurer la sante de ma mere. Seulement, pour que tout cela
s'arrange dans la realite, comme je le dispose en imagination, il faut
que vous soyez au Glion vous-meme, au moment ou je me separerai de mes
parents. En me demandant quand je partirai, vous devez donc commencer
par me dire, quand vous comptez partir vous-meme.
--Mais je n'en sais rien.
--Alors je ne sais moi-meme qu'une chose, c'est que mon depart precedera
le votre de quelques jours. Prevenez-moi donc quand vous serez pret.
--Et d'ici la?
--Quoi! d'ici la?
--Je veux dire: ne continuerons-nous pas ces promenades commencees
aujourd'hui?
--Oh! avec bonheur; avec bonheur pour moi, je veux dire. Seulement ne
vont-elles pas vous ennuyer? Je vous ai demande deja un assez grand
service pour ne pas abuser de vous. Mon oncle pretend que vous aimez la
solitude; est-ce vrai?
--Cela depend.
--De quoi?
--Du moment, et surtout de ceux qui rompent cette solitude. Il y a des
heures ou j'aime mieux etre avec moi-meme qu'avec certaines personnes,
et il y en a d'autres ou j'aime mieux etre avec certaines personnes que
seul avec moi-meme.
--Alors nous sommes dans une de ces heures!
--Vous etes de celles qui....
--Comment! s'ecria-t-elle en riant, vous me feriez un compliment, vous?
Ils arrivaient a l'hotel.
--Vous plait-il que demain nous fassions l'ascension de la dent de Naye?
dit-il.
--Mais volontiers, puisque je suis une de ces personnes qui... et que
nous sommes dans une de ces heures ou....
--Alors a demain.
--C'est entendu, seulement demandez-moi a mon oncle.
Quand le prince Mazzazoli entendit parler de cette nouvelle promenade,
il poussa les hauts cris et s'indigna contre sa niece.
--Mais cette enfant est l'indiscretion meme; je vous en prie, mon cher
ami, ne cedez pas a ses caprices.
Puis tout a coup s'interrompant:
--Quand quittez-vous le Glion?
--Mais je ne sais trop.
--Alors je refuse mon cons
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