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garde des nuages, maintenant c'etait le centre de la tempete qui les enveloppait. Se heurtant contre la montagne, qui s'opposait a leur libre passage, les nuages s'etaient divises; tandis que les uns s'envolaient par-dessus les sommets, les autres s'etaient abattus dans les vallees. De sorte que, dans leur hutte, ils etaient veritablement au milieu de l'orage; tantot les detonations eclataient au-dessus de leur tete et semblaient devoir ecraser leur toit, tantot au contraire elles eclataient au-dessous d'eux et semblaient soulever les planches qui les abritaient. Les nappes de feu se succedaient sans interruption, eblouissantes, aveuglantes, comme s'ils avaient ete en plein dans les flammes du ciel. Tout d'abord Carmelita avait voulu rester a l'entree de la grange pour jouir du spectacle splendide des eclairs embrassant les montagnes; mais bientot elle avait abandonne cette place, plus peureuse que curieuse, pour aller s'asseoir sur le foin, et se cacher la tete entre ses mains. Pour le colonel, il s'etait appuye contre le mur, et il regardait les eclairs ne fermant les yeux que lorsque leur clarte trop vive l'eblouissait. Dans un court intervalle de silence, il entendit Carmelita l'appeler. Il s'approcha d'elle. --Je suis comme ces pauvres betes que nous regardions tout a l'heure et que la voix de leur maitre rassurait; il me semble que si vous me parliez, j'aurais moins peur, car, je l'avoue, j'ai tres peur. Il s'assit pres d'elle sur le foin parfume, et voulut la rassurer par quelques mots plus ou moins raisonnables. Mais une detonation formidable lui coupa la parole la grange, secouee du haut en bas, semblait prete a s'ecrouler; des lueurs fulgurantes couraient partout, comme si les planches et le foin venaient de s'allumer. Elle jeta brusquement ses deux bras autour des epaules du colonel, et, fremissante, eperdue, elle se serra contre lui. Il se pencha vers elle. Mais dans ce mouvement leurs bouches se rencontrerent et leurs levres s'unirent dans un baiser. V Huit jours s'etaient ecoules depuis l'orage qui avait ravage les bords du Leman, et le colonel Chamberlain avait disparu, sans que personne sut au Glion ce qu'il etait devenu. Le soir meme de cet orage, il etait rentre a l'hotel avec mademoiselle Belmonte, et le lendemain matin, au petit jour, un garcon, en faisant les chaussures, l'avait vu sortir. Contrairement a son habitude, le colonel n'avait pas pris le chemin de
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