rd a son irresolution, elle le
laissa maintenant a son trouble.
Puis, apres un moment de silence assez long, elle reprit:
--Je vous demande pardon d'avoir cede a cet entrainement; en venant
ici, je ne voulais pas vous parler de moi, et je ne l'ai fait que pour
appeler votre attention sur cette manoeuvre et vous montrer d'ou elle
venait et ou elle tendait. La passion, les souvenirs, la douleur,
l'indignation, ont ete plus forts que ma volonte; j'ai parle de moi, de
vous, de nous, de notre amour. Oubliez ce que j'ai dit, et revenons a
l'auteur de cette accusation. Quel est-il? Le prince Mazzazoli.
Il leva la main.
--Vous avez admis les accusations les plus infames contre moi,
s'ecria-t-elle; vous ecouterez celles que je porte moi-meme maintenant.
Ce n'est pas a la lettre anonyme que j'ai recours, ce n'est pas a
l'insinuation; je viens a vous franchement, a visage decouvert, et
je vous dis qui j'accuse. Si vous trouvez des raisons valables pour
repousser mon accusation, vous me les donnerez, et je les ecouterai. Que
n'avez-vous fait ainsi, lorsqu'il s'agissait de moi? Que n'etes-vous
venu, ce buvard a la main! Je vous aurais repondu, vous m'auriez
ecoutee, et aujourd'hui... Mais ne cherchons pas a voir ce qui serait
resulte de cette explication, puisque l'irreparable, helas! est
accompli. Je reviens encore a l'auteur de cette accusation et pour ne
plus le quitter. Je vous affirme, je vous jure, vous entendez bien? je
vous jure que la main qui a ecrit la lettre anonyme accompagnant les
feuilles de buvard est la main du prince Mazzazoli. Vous n'avez pas plus
cherche a savoir, n'est-ce pas, de qui etait l'ecriture de cette lettre
que vous n'avez cherche a savoir de qui etait l'ecriture qui avait
laisse ses empreintes sur le buvard? Moi, j'ai fait cette recherche et
j'ai trouve la main du Mazzazoli. Cela, encore une fois, je vous le
jure! Regardez-moi et voyez si je vous trompe.
Elle etait devant lui, le bras etendu; il baissa les yeux. Elle reprit:
--Que vous n'ayez pas, au moment ou vous receviez cette lettre, porte
vos soupcons sur le prince, je le comprends jusqu'a un certain point; il
y avait tant d'infamie dans cette lache denonciation, que votre coeur
s'est refuse a croire qu'un homme que vous connaissiez et dont vous
serriez la main pouvait en etre coupable. Malgre les charges qui, dans
votre esprit, devaient s'elever contre le prince, vous avez pu, je le
reconnais, conserver quelques faibles doutes; mais d
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