ivers. Les memes hommes qui ont voulu
perdre Paris dans l'opinion publique sont les fauteurs des massacres de
la Vendee; ce sont eux qui flattent et soutiennent les esperances de nos
ennemis; ce sont eux qui avilissent les autorites constituees, qui
cherchent a egarer le peuple pour avoir le droit de s'en plaindre; ce sont
eux qui vous denoncent des complots imaginaires pour en creer de reels; ce
sont eux qui vous ont demande le comite des douze pour opprimer la liberte
du peuple; ce sont eux enfin qui, par une fermentation criminelle, par des
adresses controuvees, par leur correspondance, entretiennent les haines et
les divisions dans votre sein, et privent la patrie du plus grand des
bienfaits, d'une bonne constitution qu'elle a achetee par tant de
sacrifices."
Apres cette vehemente apostrophe, l'Huillier denonce des projets de
federalisme, declare que la ville de Paris veut perir pour le maintien de
l'unite republicaine; et demande justice des paroles fameuses d'Isnard,
_Paris sera raye de la liste des cites_.
"Legislateurs, s'ecrie-t-il, le projet de detruire Paris serait-il bien
forme! voudriez-vous dissoudre ce depot sacre des arts et des
connaissances humaines!" Apres ces lamentations affectees, il demande
vengeance contre Isnard, contre les douze, et contre _beaucoup d'autres
coupables_, tels que Brissot, Guadet, Vergniaud, Gensonne, Buzot,
Barbaroux, Roland, Lebrun, Claviere, etc.
Le cote droit garde le silence. Le cote gauche et les tribunes
applaudissent. Le president Gregoire repond a l'Huillier par des eloges
emphatiques de Paris, et invite la deputation aux honneurs de la seance.
Les petitionnaires qui la composaient etaient meles a une foule de gens du
peuple. Trop nombreux pour rester tous a la barre, ils vont se placer du
cote de la Montagne, qui les accueille avec empressement et leur ouvre ses
rangs. Alors une multitude inconnue se repand dans la salle, et se confond
avec l'assemblee. Les tribunes, a ce spectacle de _fraternite_ entre les
representans et le peuple, retentissent d'applaudissemens. Osselin demande
aussitot que la petition soit imprimee, et qu'on delibere sur son contenu,
redige en projet par Barrere: "President, s'ecrie Vergniaud, consultez
l'assemblee pour savoir si elle veut deliberer dans l'etat ou elle se
trouve!--Aux voix le projet de Barrere! s'ecrie-t-on a gauche.--Nous
protestons, s'ecrie-t-on a droite, contre toute deliberation.--La
convention n'est pas libre, dit Doulce
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