acle pour
decreter que "Paris a bien merite de la patrie!" A ces mots, toute
l'assemblee se leve et declare par acclamation que Paris a bien merite de
la patrie. La Montagne et les tribunes applaudissent, surprises de voir
une telle proposition sortir de la bouche de Vergniaud. Cette motion etait
fort adroite sans doute, mais ce n'etait pas avec un temoignage flatteur
qu'on pouvait reveiller le zele des sections, rallier celles qui
desapprouvaient la commune, et leur donner le courage et l'ensemble
necessaires pour resister a l'insurrection.
Dans ce moment, la section du faubourg Saint-Antoine, excitee par les
emissaires qui etaient venus lui dire que la Butte-des-Moulins avait
arbore la cocarde blanche, descend dans l'interieur de Paris avec ses
canons, et s'arrete a quelques pas du Palais-Royal, ou la section de la
Butte-des-Moulins s'etait retranchee. Celle-ci s'etait mise en bataille
dans le jardin, avait ferme toutes les grilles, et se tenait prete, avec
ses canons, a soutenir un siege en cas d'attaque. Au dehors on continuait
a repandre le bruit qu'elle avait la cocarde et le drapeau blancs, et on
excitait la section du faubourg Saint-Antoine a l'attaquer. Cependant
quelques officiers de cette derniere representent qu'avant d'en venir a
des extremites, il faut s'assurer des faits et tacher de s'entendre. Ils
se presentent aux grilles et demandent a parler aux officiers de la
Butte-des-Moulins. On les recoit, et ils ne trouvent partout que les
couleurs nationales. Alors on s'explique, on s'embrasse de part et
d'autre. Les officiers retournent a leurs bataillons, et bientot les deux
sections reunies se confondent et parcourent ensemble les rues de Paris.
Ainsi la soumission devenait de plus en plus generale, et on laissait la
nouvelle commune poursuivre ses debats avec la convention. Dans ce moment,
Barrere, toujours pret a fournir les projets moyens, proposait au nom du
comite de salut public d'abolir la commission des douze, mais en meme
temps de mettre la force armee a la disposition de la convention. Tandis
qu'il developpe son projet, une nouvelle deputation vient pour la
troisieme fois exprimer ses dernieres intentions a l'assemblee, au nom du
departemens, de la commune, et des commissaires des sections
extraordinairement reunis a l'Eveche.
Le procureur-syndic du departemens, l'Huillier, a la parole.
"Legislateurs, dit-il, depuis longtemps la ville et le departemens de
Paris sont calomnies aux yeux de l'un
|