it-il, en
pretendant qu'elle a decouvert un complot, ne s'est trompee que d'un
mot, c'est qu'elle l'a execute." Les cris des tribunes l'interrompent.
Vergniaud demande qu'elles soient evacuees. Un horrible tumulte s'eleve,
et pendant longtemps on n'entend que des cris confus. Le president
Mallarme repete en vain que, si la convention n'est pas respectee, il
usera de l'autorite que la loi lui donne. Guadet occupe toujours la
tribune, et parvient a peine a faire entendre une phrase, puis une autre,
dans les intervalles de ce grand desordre. Enfin il demande que la
Convention interrompe ses deliberations jusqu'a ce que sa liberte soit
assuree, et que la commission des douze soit chargee de poursuivre
sur-le-champ ceux qui ont sonne le tocsin et tire le canon d'alarme. Une
telle proposition n'etait pas faite pour apaiser le tumulte. Vergniaud
veut reparaitre a la tribune pour ramener un peu de calme, mais une
nouvelle deputation de la municipalite vient reproduire les reclamations
deja faites. La convention pressee de nouveau ne peut plus resister, et
decrete que les ouvriers requis pour veiller au respect de l'ordre public
et des proprietes, recevront quarante sous par jour, et qu'une salle sera
donnee aux commissaires des autorites de Paris, pour se concerter avec le
comite de salut public.
Apres ce decret, Couthon veut repondre a Guadet, et la journee deja fort
avancee se consume en discussions sans resultat. Toute la population de
Paris, reunie sous les armes, continue de parcourir la ville avec le plus
grand ordre, et dans la meme incertitude. La commune s'occupe a rediger de
nouvelles adresses relatives a la commission des douze, et l'assemblee ne
cesse pas de s'agiter pour ou contre cette commission. Vergniaud, qui
venait de sortir un moment de la salle, et qui avait ete temoin du
singulier spectacle de toute une population ne sachant quel parti prendre
et obeissant aveuglement a la premiere autorite qui s'en emparait, pense
qu'il faut profiter de ces dispositions, et il fait une motion qui a pour
but d'etablir une distinction entre les agitateurs et le peuple parisien,
et de s'attacher celui-ci par un temoignage de confiance. "Je suis loin,
dit-il a l'assemblee, d'accuser la majorite ni la minorite des habitans de
Paris; ce jour servira a faire voir combien Paris aime la liberte. Il
suffit de parcourir les rues, de voir l'ordre qui y regne, les nombreuses
patrouilles qui y circulent; il suffit de voir ce beau spect
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