la place
de la soeur ainee.
Il se dirigea sers la porte de sortie, mais apres avoir fait quelques
pas il revint en arriere:
--Tu vas sans doute manquer de beaucoup de choses; ne t'en inquiete pas
trop, mon intention est d'aller ce soir ou demain a Rouen pour m'occuper
des affaires de mon oncle, tu me donneras une liste de ce que tu veux et
je le rapporterai.
--J'aurais voulu aller a Rouen.
--Pourquoi?
--Mais....
Elle hesita.
Aussitot il lui vint en aide:
--Tu voudrais aussi, n'est-ce pas, t'occuper de ses affaires?
Elle inclina la tete avec un signe affirmatif.
--Sois tranquille, elles seront arrangees a la satisfaction de tous;
aussi bien a l'honneur de ... mon oncle, qu'a l'interet de ceux avec qui
il etait en relations; je ne ferai rien sans te consulter. Mais c'est
trop causer. A tantot!
Elle le retint
--Un seul mot.
--Mais....
--Mieux vaut le dire tout de suite que plus tard, puisqu'il est
douloureux et qu'il doit etre dit: ces affaires sont embarrassees ...
tres-embarrassees; nous avons des dettes qui certainement depasseront
notre avoir; de combien, je ne sais, car mon pauvre papa, pour ne pas
m'effrayer, ne me disait pas tout; mais enfin ces dettes se reveleront
assez lourdes, je le crains: qu'il soit bien entendu que je veux
qu'elles soient toutes payees.
--C'est bien ainsi que je le comprends.
--On n'est pas la fille d'un magistrat sans entendre parler des choses
de la loi; j'ai des droits a faire valoir comme heritiere de ma mere;
j'abandonne ces droits, j'abandonne tout, je consens a ce que tout ce
que je possede soit vendu pour que ces dettes soient payees.
Mais Leon ne partit pas le soir pour Rouen comme il le desirait, car il
trouva rue Royale une depeche de son pere annoncant son arrivee a Paris
pour le soir meme.
Ce que Leon voulait en se rendant a Rouen, c'etait prendre connaissance
des affaires de son oncle, et dire aux creanciers qui allaient s'abattre
menacants qu'ils n'avaient rien a craindre, qu'ils seraient payes
integralement et qu'il le leur garantissait, lui Leon Haupois-Daguillon,
de la maison Haupois-Daguillon de Paris.
Son pere a Balaruc, cela lui etait facile, il n'avait personne a
consulter, il agissait de lui-meme, dans le sens qu'il jugeait
convenable.
Mais l'arrivee de son pere a Paris changeait la situation.
Il fallait laisser a celui-ci le plaisir de sa generosite envers cette
pauvre Madeleine; cela etait convenable, cela etait just
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