ix d'un general, refusa
pour la seconde fois l'alliance qu'on lui proposait. Elle voyait bien le
danger de l'ambition autrichienne; mais le danger des principes francais
etait le plus pressant, le plus grand a ses yeux, et elle repondit
qu'elle persistait dans la neutralite desarmee, ce qui etait faux, car
elle armait de tous cotes. La Porte, ebranlee par le refus de Venise,
par les suggestions de Vienne et de l'Angleterre, n'avait point accede
au projet d'alliance. Il ne restait donc que la France et l'Espagne,
dont l'union pouvait contribuer a faire perdre la Mediterranee aux
Anglais, mais pouvait aussi compromettre les colonies espagnoles. Pitt,
en effet, songeait a les faire insurger contre la metropole, et il avait
deja noue des intrigues dans le Mexique. Les negociations avec Genes
n'etaient point terminees; car il s'agissait de convenir avec elle a la
fois d'une somme d'argent, de l'expulsion de quelques familles, et du
rappel de quelques autres. Elles ne l'etaient pas davantage avec Naples,
parce que le directoire aurait voulu une contribution, et que la reine
de Naples, qui traitait avec desespoir, refusait d'y consentir. La
paix avec Rome n'etait pas faite, a cause d'un article exige par le
directoire; il voulait que le Saint-Siege revoquat tous les brefs
rendus contre la France depuis le commencement de la revolution, ce qui
blessait cruellement l'orgueil du vieux pontife. Il convoqua un concile
de cardinaux, qui deciderent que la revocation ne pouvait pas avoir
lieu. Les negociations furent rompues. Elles recommencerent a Florence;
un congres s'ouvrit. Les envoyes du pape ayant repete que les brefs
rendus ne pouvaient pas etre revoques, les commissaires francais ayant
repondu de leur cote que la revocation etait la condition _sine qua
non_, on se separa apres quelques minutes. L'espoir d'un secours du roi
de Naples et de l'Angleterre soutenait le pontife dans ses refus. Il
venait d'envoyer le cardinal Albani a Vienne, pour implorer le secours
de l'Autriche, et se concerter avec elle dans sa resistance.
Tels etaient les rapports de la France avec l'Europe. Ses ennemis, de
leur cote, etaient fort epuises. L'Autriche se sentait rassuree, il est
vrai, par la retraite de nos armees qui avaient passe jusqu'au Danube;
mais elle etait fort inquiete pour l'Italie, et faisait de nouveaux
preparatifs pour la recouvrer. L'Angleterre etait reduite a une
situation fort triste: son etablissement en Corse etait precaire, et
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