cher sur Rome; il ne voulait que menacer, et il
avait toujours l'oeil sur l'Adige, s'attendant a chaque instant a une
nouvelle attaque. Le 19 nivose (8 janvier 1797), en effet, il apprit
qu'un engagement avait eu lieu sur tous ses avant-postes; il repassa
le Po sur-le-champ avec deux mille hommes, et courut de sa personne a
Verone.
Son armee avait recu depuis Arcole les renforts qu'elle aurait du
recevoir avant cette bataille. Ses malades etaient sortis des hopitaux
avec l'hiver; il avait environ quarante-cinq mille hommes presens sous
les armes. Leur distribution etait toujours la meme. Dix mille hommes
a peu pres bloquaient Mantoue sous Serrurier; trente mille etaient en
observation sur l'Adige. Augereau gardait Legnago, Massena Verone;
Joubert, qui avait succede a Vaubois, gardait Rivoli et la Corona. Rey,
avec une division de reserve, etait a Dezenzano, au bord du lac de
Garda. Les quatre a cinq mille hommes restans etaient, soit dans les
chateaux de Bergame et de Milan, soit dans la Cispadane. Les Autrichiens
s'avancaient avec soixante et quelques mille hommes, et en avaient vingt
dans Mantoue, dont douze mille au moins sous les armes. Ainsi, dans
cette lutte, comme dans les precedentes, la proportion de l'ennemi etait
du double. Les Autrichiens avaient cette fois un nouveau projet. Ils
avaient essaye de toutes les routes pour attaquer la double ligne du
Mincio et de l'Adige. Lors de Castiglione, ils etaient descendus le long
des deux rives du lac de Garda, par les deux vallees de la Chiesa et de
l'Adige. Plus tard, ils avaient debouche par la vallee de l'Adige et
par celle de la Brenta, attaquant par Rivoli et Verone. Maintenant ils
avaient modifie leur plan conformement a leurs projets avec le
pape. L'attaque principale devait se faire par le Haut-Adige, avec
quarante-cinq mille hommes sous les ordres d'Alvinzy. Une attaque
accessoire, et independante de la premiere, devait se faire avec vingt
mille hommes a peu pres, sous les ordres de Provera, par le Bas-Adige,
dans le but de communiquer avec Mantoue, avec la Romagne, avec l'armee
du pape.
L'attaque d'Alvinzy etait la principale; elle etait assez forte pour
faire esperer un succes sur ce point, et elle devait etre poussee sans
aucune consideration de ce qui arriverait a Provera. Nous avons decrit
ailleurs les trois routes qui sortent des montagnes du Tyrol. Celle qui
tournait derriere le lac de Garda avait ete negligee depuis l'affaire
de Castiglione; on su
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