ivait maintenant les deux autres. L'une circulant
entre l'Adige et le lac de Garda, passait a travers les montagnes qui
separent le lac du fleuve, et y rencontrait la position de Rivoli;
l'autre longeait exterieurement le fleuve, et allait deboucher dans la
plaine de Verone, en dehors de la ligne francaise. Alvinzy choisit celle
qui passait entre le fleuve et le lac, et qui penetrait dans la ligne
francaise. C'est donc sur Rivoli que devaient se diriger ses coups.
Voici quelle est cette position a jamais celebre. La chaine du
Monte-Baldo separe le lac de Garda et l'Adige. La grande route circule
entre l'Adige et le pied des montagnes, dans l'etendue de quelques
lieues. A Incanale, l'Adige vient baigner le pied meme des montagnes, et
ne laisse plus de place pour longer sa rive. La route alors abandonne
les bords du fleuve, s'eleve par une espece d'escalier tournant dans les
flancs de la montagne, et debouche sur un vaste plateau, qui est celui
de Rivoli. Il domine l'Adige d'un cote, et de l'autre il est entoure
par l'amphitheatre du Monte-Baldo. L'armee qui est en position sur ce
plateau menace le chemin tournant par lequel on y monte, et balaie au
loin de son feu les deux rives de l'Adige. Ce plateau est difficile
a emporter de front, puisqu'il faut gravir un escalier etroit pour y
arriver. Aussi ne cherche-t-on pas a l'attaquer par cette seule voie.
Avant de parvenir a Incanale, d'autres routes conduisent sur le
Monte-Baldo, et, gravissant ses croupes escarpees, viennent aboutir au
plateau de Rivoli. Elles ne sont praticables ni a la cavalerie ni a
l'artillerie, mais elles donnent un facile acces aux troupes a pied, et
peuvent servir a porter des forces considerables d'infanterie sur
les flancs et les derrieres du corps qui defend le plateau. Le plan
d'Alvinzy etait d'attaquer la position par toutes les issues a la fois.
Le 23 nivose (12 janvier), il attaqua Joubert, qui tenait toutes les
positions avancees, et le resserra sur Rivoli. Le meme jour Provera
poussait deux avant-gardes, l'une sur Verone, l'autre sur Legnago, par
Caldiero et Bevilaqua. Massena, qui etait a Verone, en sortit,
culbuta l'avant-garde qui s'etait presentee a lui, et fit neuf cents
prisonniers. Bonaparte y arrivait de Bologne dans le moment meme. Il fit
replier toute la division dans Verone pour la tenir prete a marcher.
Dans la nuit, il apprit que Joubert etait attaque et force a Rivoli,
qu'Augereau avait vu, devant Legnago, des forces considera
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