dre a la garnison. Bonaparte apprend ces details a
Castel-Novo. Il craint que la garnison avertie ne sorte pour donner la
main au corps qui arrive, et ne prenne le corps de blocus entre deux
feux. Il a marche toute la nuit du 25 au 26 (14-15) avec la division
Massena; il la fait marcher encore tout le jour du 26 (15), pour qu'elle
arrive le soir devant Mantoue. Il y dirige en outre les reserves qu'il
avait laissees intermediairement a Villa-Franca, et y vole de sa
personne pour y faire ses dispositions.
Ce jour meme du 26 (15), Provera etait arrive devant Mantoue. Il se
presente au faubourg de Saint-George, dans lequel etait place Miollis
avec tout au plus quinze cents hommes. Provera le somme de se rendre. Le
brave Miollis lui repond a coups de canon. Provera repousse se porte du
cote de la citadelle, esperant une sortie de Wurmser; mais il trouve
Serrurier devant lui. Il s'arrete au palais de la Favorite, entre
Saint-George et la citadelle, et lance une barque a travers le lac,
pour faire dire a Wurmser de deboucher de la place le lendemain matin.
Bonaparte arrive dans la soiree, dispose Augereau sur les derrieres de
Provera, Victor et Massena sur ses flancs, de maniere a le separer de
la citadelle par laquelle Wurmser doit essayer de deboucher. Il oppose
Serrurier a Wurmser. Le lendemain 27 nivose (16 janvier) a la pointe du
jour, la bataille s'engage. Wurmser debouche de la place, et attaque
Serrurier avec furie; celui-ci lui resiste avec une bravoure egale, et
le contient le long des lignes de circonvallation. Victor, a la tete de
la cinquante-septieme, qui dans ce jour recut le nom de la _Terrible_,
s'elance sur Provera, et renverse tout ce qui se presente devant lui.
Apres un combat opiniatre, Wurmser est rejete dans Mantoue. Provera,
traque comme un cerf, enveloppe par Victor, Massena, Augereau, inquiete
par une sortie de Miollis, met bas les armes avec six mille hommes.
Les jeunes volontaires de Vienne en font partie. Apres une defense
honorable, ils rendent leurs armes, et le drapeau brode par les mains de
l'imperatrice.
Tel fut le dernier acte de cette immortelle operation, jugee par
les militaires une des plus belles et des plus extraordinaires dont
l'histoire fasse mention. On apprit que Joubert, poursuivant Alvinzy,
lui avait enleve encore sept mille prisonniers. On en avait pris six le
jour meme de la bataille de Rivoli, ce qui faisait treize; Augereau
en avait fait deux mille; Provera en livrait six m
|