que
le Monte-Baldo forme autour du plateau de Rivoli. Un quatrieme corps,
sous les ordres de Lusignan, circulant sur le cote du plateau, devait
venir se placer sur les derrieres de l'armee francaise, pour la couper
de la route de Verone. Alvinzy avait enfin detache un sixieme corps,
qui, par sa position, etait tout a fait en dehors de l'operation. Il
marchait de l'autre cote de l'Adige, et suivait la route qui, par
Roveredo, Dolce et Verone, longe le fleuve exterieurement. Ce corps,
commande par Wukassovich, pouvait tout au plus envoyer quelques boulets
sur le champ de bataille, en tirant d'une rive a l'autre. Bonaparte
sentit sur-le-champ qu'il fallait garder le plateau a tout prix. Il
avait en face l'infanterie autrichienne, descendant l'amphitheatre,
sans une seule piece de canon; il avait a sa droite les grenadiers,
l'artillerie, la cavalerie, longeant la route du fleuve, et venant
deboucher par l'escalier d'Incanale sur son flanc droit. A sa gauche,
Lusignan tournait Rivoli. Les boulets de Wukassovich, lances de l'autre
rive de l'Adige, arrivaient sur sa tete. Place sur le plateau, il
empechait la jonction des differentes armes, il foudroyait l'infanterie
privee de ses canons; il refoulait la cavalerie et l'artillerie,
engagees dans un chemin etroit et tournant. Peu lui importait alors
que Lusignan fit effort pour le tourner, et que Wukassovich lui lancat
quelques boulets.
Son plan arrete avec sa promptitude accoutumee, il commenca l'operation
avant le jour. Joubert avait ete oblige de se resserrer pour n'occuper
qu'une etendue proportionnee a ses forces; et il etait a craindre que
l'infanterie, descendant les degres du Monte-Baldo, ne vint faire sa
jonction avec la tete de la colonne gravissant par Incanale. Bonaparte,
bien avant le jour, donna l'eveil aux troupes de Joubert, qui, apres
quarante-huit heures de combat, prenaient un peu de repos. Il fit
attaquer les postes avances de l'infanterie autrichienne, les replia, et
s'etendit plus largement sur le plateau.
L'action devint extremement vive. L'infanterie autrichienne, sans
canons, plia devant la notre, qui etait armee de sa formidable
artillerie, et recula en demi-cercle vers l'amphitheatre du Monte-Baldo.
Mais un evenement facheux arrive dans l'instant a notre gauche. Le corps
de Liptai, qui tenait l'extremite du demi-cercle ennemi, donne sur la
gauche de Joubert, composee des quatre-vingt-neuvieme et vingt-cinquieme
demi-brigades, les surprend, les romp
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