res, il retourna a Verone pour operer contre
Alvinzy. La chaussee qui conduit de la Brenta a Verone, en suivant
le pied des montagnes, passe par Vicence, Montebello, Villa-Nova et
Caldiero. Alvinzy, etonne de voir Bonaparte se replier le lendemain d'un
succes, l'avait suivi de loin en loin, se doutant que les progres de
Davidovich avaient pu seuls le ramener en arriere. Il esperait que son
plan de jonction a Verone allait se realiser. Il s'arreta a trois lieues
a peu pres de Verone, sur les hauteurs de Caldiero, qui en dominent la
route. Ces hauteurs presentaient une excellente position pour tenir
tete a l'armee qui sortait de Verone. Alvinzy s'y etablit, y placa des
batteries, et n'oublia rien pour s'y rendre inexpugnable. Bonaparte en
fit la reconnaissance, et resolut de les attaquer sur-le-champ; car la
situation de Vaubois a Rivoli etait tres precaire, et ne lui laissait
pas beaucoup de temps pour agir sur Alvinzy. Il marcha contre lui le 21
au soir (11 novembre), repoussa son avant-garde, et bivouaqua avec les
divisions Massena et Augereau au pied de Caldiero. A la pointe du jour,
il s'apercut qu'Alvinzy, fortement retranche, acceptait la bataille. La
position etait abordable d'un cote, celui qui appuyait aux montagnes, et
qui n'avait pas ete assez soigneusement defendu par Alvinzy. Bonaparte
y dirigea Massena, et chargea Augereau d'attaquer le reste de la ligne.
L'action fut vive. Mais la pluie tombait par torrens, ce qui donnait un
grand avantage a l'ennemi, dont l'artillerie etait placee d'avance sur
de bonnes positions, tandis que la notre, obligee de se mouvoir dans des
chemins devenus impraticables, ne pouvait pas etre portee sur les points
convenables, et manquait tout son effet. Neanmoins Massena parvint a
gravir la hauteur negligee par Alvinzy. Mais tout a coup la pluie se
changea en une grelasse froide, qu'un vent violent portait dans le
visage de nos soldats. Au meme instant, Alvinzy fit marcher sa reserve
sur la position que Massena lui avait enlevee, et reprit tous ses
avantages. Bonaparte voulut en vain renouveler ses efforts, il ne put
reussir. Les deux armees passerent la nuit en presence. La pluie ne
cessa pas de tomber, et de mettre nos soldats dans l'etat le plus
penible. Le lendemain 23 brumaire (13 novembre), Bonaparte rentra dans
Verone.
La situation de l'armee devenait desesperante. Apres avoir inutilement
pousse l'ennemi au-dela de la Brenta, et sacrifie sans fruit une foule
de braves; apre
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