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revenir plus tard a ce projet, et tourna dans le moment toutes ses
idees du cote du continent, pour se hater de faire deposer les armes
a l'Autriche. Les troupes de l'expedition avaient peu souffert; elles
furent debarquees. On laissa sur les cotes les forces necessaires pour
faire la police du pays, et on achemina vers le Rhin la majeure partie
de l'armee qui avait porte le titre d'armee de l'Ocean. Les deux Vendees
et la Bretagne etaient, du reste, tout a fait soumises, par les soins
et la presence continuelle de Hoche. On preparait a ce general un grand
commandement, pour le recompenser de ses ingrats et penibles travaux.
La demission de Jourdan, que la mauvaise issue de la campagne avait
degoute, et qu'on avait provisoirement remplace par Beurnonville,
permettait d'offrir a Hoche un dedommagement qui, depuis long-temps,
etait du a son patriotisme et a ses talens.
L'hiver, deja fort avance (on etait en nivose,--janvier 1797), n'avait
point interrompu cette campagne memorable. Sur le Rhin, l'archiduc
Charles assiegeait Kehl et la tete de pont d'Huningue; sur l'Adige,
Alvinzy preparait un nouvel et dernier effort contre Bonaparte.
L'interieur de la republique etait assez calme: les partis avaient les
yeux fixes sur les differens theatres de la guerre. La consideration et
la force du gouvernement augmentaient ou diminuaient selon les chances
de la campagne. La derniere victoire d'Arcole avait repandu un grand
eclat et repare le mauvais effet produit par la retraite des armees du
Rhin. Mais cependant cet effort d'une bravoure desesperee ne rassurait
pas entierement sur la possession de l'Italie. On savait qu'Alvinzy
se renforcait, et que le pape faisait des armemens; les malveillans
disaient que l'armee d'Italie etait epuisee; que son general, accable
par les travaux d'une campagne sans exemple, et consume par une maladie
extraordinaire, ne pouvait plus tenir a cheval. Mantoue n'etait pas
encore prise, et on pouvait concevoir des inquietudes pour le mois de
nivose (janvier).
Les journaux des deux partis, profitant sans mesure de la liberte de
la presse, continuaient a se dechainer. Ceux de la contre-revolution,
voyant approcher le printemps, epoque des elections, tachaient de remuer
l'opinion, et de la disposer en leur faveur. Depuis les desastres des
royalistes de la Vendee, il devenait clair que leur derniere ressource
etait de se servir de la liberte elle-meme pour la detruire, et
d'envahir la republique e
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