serait fini.
Celui de traductrice des journaux de Dundee pour M. Vulfran
continuerait-il jusqu'a la guerison de Bendit? en etait une autre
plus anxieuse encore.
Ce fut le jeudi, en arrivant le matin avec les monteurs, qu'elle
trouva Fabry dans l'atelier, occupe a inspecter les travaux qui
avaient ete faits; discretement elle se tint a une distance
respectueuse et se garda bien de se meler aux explications qui
s'echangerent, mais le chef monteur la fit quand meme intervenir:
"Sans cette petite, dit-il, nous n'aurions eu qu'a nous croiser
les bras."
Alors Fabry la regarda, mais sans lui rien dire, tandis que de son
cote elle n'osait lui demander ce qu'elle devait faire, c'est-a-
dire si elle devait rester a Saint-Pipoy ou retourner a
Maraucourt.
Dans le doute elle resta, pensant que puisque c'etait M. Vulfran
qui l'avait fait venir, c'etait lui qui devait la garder ou la
renvoyer.
Il n'arriva qu'a son heure ordinaire, amene par le directeur qui
lui rendit compte des instructions que l'ingenieur avait donnees
et des observations qu'il avait faites; mais il se trouva qu'elles
ne lui donnerent pas entiere satisfaction:
"II est facheux que cette petite ne soit pas la, dit-il,
mecontent.
-- Mais elle est la, repondit le directeur, qui fit signe a
Perrine d'approcher.
-- Pourquoi n'es-tu pas retournee a Maraucourt? demanda
M. Vulfran.
-- J'ai cru que je ne devais partir d'ici que quand vous me le
commanderiez, repondit-elle.
-- Tu as eu raison, dit-il, tu dois etre ici a ma disposition
quand je viens..."
Il s'arreta, pour reprendre presque aussitot:
"Et meme j'aurai besoin de toi aussi a Maraucourt; tu vas donc
rentrer ce soir, et demain matin tu te presenteras au bureau; je
te dirai ce que tu as a faire."
Quand elle eut traduit les ordres qu'il voulait donner aux
monteurs, il partit, et ce jour-la il ne fut pas question de lire
des journaux.
Mais qu'importait; ce n'etait pas quand le lendemain semblait
assure qu'elle allait prendre souci d'une deception pour le jour
present.
"J'aurai besoin de toi aussi a Maraucourt."
Ce fut la parole qu'elle se repeta dans le chemin qu'en venant a
Saint-Pipoy, elle avait fait a cote de Guillaume. A quoi allait-
elle etre employee? Son esprit s'envola, mais sans pouvoir
s'accrocher a rien de solide. Une seule chose etait certaine: elle
ne retournait point aux cannetieres. Pour le reste il fallait
attendre; mais non plus dans la fievre de l'angoisse,
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