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des deux versans; mais la desunion regnait entre la Prusse et l'Autriche, a
cause du partage de la Pologne. Frederic-Guillaume, qui se trouvait encore
au camp des Vosges, ne secondait pas l'impatiente ardeur de Wurmser.
Celui-ci, plein de fougue, malgre ses annees, faisait tous les jours de
nouvelles tentatives sur les lignes de Wissembourg; mais ses attaques
partielles etaient demeurees sans succes, et n'avaient abouti qu'a faire
tuer inutilement des hommes. Tel etait encore, dans les premiers jours de
septembre, l'etat des choses sur le Rhin.
Dans le Midi, les evenemens avaient acheve de se developper. La longue
incertitude des Lyonnais s'etait terminee enfin par une resistance ouverte,
et le siege de leur ville etait devenu inevitable. On a vu qu'ils offraient
de se soumettre et de reconnaitre la constitution, mais sans s'expliquer
sur les decrets qui leur enjoignaient d'envoyer a Paris les patriotes
detenus, et de dissoudre la nouvelle autorite sectionnaire. Bientot meme,
ils avaient enfreint ces decrets de la maniere la plus eclatante, en
envoyant Chalier et Riard a l'echafaud, en faisant tous les jours des
preparatifs de guerre, en prenant l'argent des caisses, et en retenant les
convois destines aux armees. Beaucoup de partisans de l'emigration
s'etaient introduits parmi eux, et les effrayaient du retablissement de
l'ancienne municipalite montagnarde. Ils les flattaient, en outre, de
l'arrivee des Marseillais, qui, disaient-ils, remontaient le Rhone, et de
la marche des Piemontais, qui allaient deboucher des Alpes avec
soixante-mille hommes. Quoique les Lyonnais, franchement federalistes,
portassent une haine egale a l'etranger et aux emigres, la Montagne et
l'ancienne municipalite leur causaient un tel effroi, qu'ils etaient prets
a s'exposer plutot au danger et a l'infamie de l'alliance etrangere, qu'aux
vengeances de la convention.
La Saone coulant entre le Jura et la Cote-d'Or, le Rhone venant du Valais
entre le Jura et les Alpes, se reunissent a Lyon. Cette riche ville est
placee sur leur confluent. En remontant la Saone du cote de Macon, le pays
etait entierement republicain, et les deputes Laporte et Reverchon, ayant
reuni quelques mille requisitionnaires, coupaient la communication avec le
Jura. Dubois-Crance, avec la reserve de l'armee de Savoie, venait du cote
des Alpes, et gardait le cours superieur du Rhone. Mais les Lyonnais
etaient entierement maitres du cours inferieur du fleuve et de sa r
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