ent repousses par le general Tuncq.
Alors ils resolurent de tenter un effort plus decisif. MM. d'Elbee, de
Lescure, de La Rochejaquelein, Charette, se reunirent avec quarante mille
hommes, et, le 14 aout, se presenterent de nouveau aux environs de Lucon.
Tuncq n'en avait guere que six mille. M. de Lescure, se fiant sur la
superiorite du nombre, donna le funeste conseil d'attaquer en plaine
l'armee republicaine. MM. de Lescure et Charette prirent le commandement de
la gauche, M. d'Elbee celui du centre, M. de La Rochejaquelein celui de la
droite. MM. de Lescure et Charette agirent avec une grande vigueur a la
droite; mais au centre, les soldats, obliges de lutter en plaine contre des
troupes regulieres, montrerent de l'hesitation: M. de La Rochejaquelein,
egare dans sa route, n'arriva pas a temps vers la gauche. Alors le general
Tuncq, faisant agir a propos son artillerie legere sur le centre ebranle, y
repandit le desordre, et en peu d'instans mit en fuite tous les Vendeens au
nombre de quarante mille. Aucun evenement n'avait ete plus funeste pour ces
derniers. Ils perdirent toute leur artillerie, et rentrerent dans le pays,
frappes de consternation.
Dans ce meme moment arrivait la destitution du general Tuncq, demandee par
Ronsin. Bourdon et Goupilleau, indignes, le maintinrent dans son
commandement, ecrivirent a la convention pour faire revoquer la decision du
ministre, et adresserent de nouvelles plaintes contre le parti
desorganisateur de Saumur, qui repandait, disaient-ils, la confusion, et
voulait remplacer tous les generaux instruits par d'ignorans demagogues.
Dans ce moment, Rossignol faisant l'inspection des diverses colonnes de son
commandement, arriva a Lucon. Son entrevue avec Tuncq, Goupilleau et
Bourdon, ne fut qu'un echange de reproches; malgre deux victoires, il fut
mecontent de ce que l'on avait livre des combats contre sa volonte: car il
pensait, du reste avec raison, qu'il fallait eviter tout engagement avant
la reorganisation generale des differentes armees. On se separa, et
immediatement apres, Bourdon et Goupilleau, apprenant quelques actes de
rigueur exerces par Rossignol dans le pays, eurent la hardiesse de prendre
un arrete pour le destituer. Aussitot, les representans qui etaient a
Saumur, Merlin, Bourbotte, Choudieu, et Rewbell, casserent l'arrete de
Goupilleau et Bourdon, et reintegrerent Rossignol. L'affaire fut portee
devant la convention: Rossignol, confirme de nouveau, l'emporta sur ses
a
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