dversaires. Bourdon et Goupilleau furent rappeles, et Tuncq suspendu.
Telle etait la situation des choses, lorsque la garnison de Mayence arriva
dans la Vendee. Il s'agissait de savoir quel plan on suivrait, et de quel
cote on ferait agir cette brave garnison. Serait-elle attachee a l'armee de
la Rochelle et mise sous les ordres de Rossignol, ou a l'armee de Brest et
confiee a Canclaux? Telle etait la question. Chacun voulait la posseder,
parce qu'elle devait decider le succes partout ou elle agirait. On etait
d'accord pour envelopper le pays d'attaques simultanees, qui, dirigees de
tous les points de la circonference, viendraient aboutir au centre. Mais,
comme la colonne qui possederait les Mayencais devait prendre une offensive
plus decisive, et refouler les Vendeens sur les autres colonnes, il
s'agissait de savoir sur quel point il etait le plus utile de rejeter
l'ennemi. Rossignol et les siens soutenaient que le meilleur parti a
prendre etait de faire marcher les Mayencais par Saumur, pour rejeter les
Vendeens sur la mer et sur la Basse Loire, ou on les detruirait
entierement; que les colonnes d'Angers, de Saumur, trop faibles, avaient
besoin de l'appui des Mayencais pour agir; que, reduites a elles-memes,
elles seraient dans l'impossibilite de s'avancer en campagne pour donner la
main aux autres colonnes de Niort et de Lucon; qu'elles ne pourraient meme
pas arreter les Vendeens refoules, ni les empecher de se repandre dans
l'interieur; qu'enfin, en faisant avancer les Mayencais par Saumur, on ne
perdrait point de temps, tandis que par Nantes, ils etaient obliges de
faire un circuit considerable, et de perdre dix ou quinze jours. Canclaux
etait frappe au contraire du danger de laisser la mer ouverte aux
Vendeens. Une escadre anglaise venait d'etre signalee dans les parages de
l'Ouest, et on ne pouvait pas croire que les Anglais ne songeassent pas a
une descente dans le Marais. C'etait alors la pensee generale, et,
quoiqu'elle fut erronee, elle occupait tous les esprits. Cependant les
Anglais venaient a peine d'envoyer un emissaire dans la Vendee. Il etait
arrive deguise, et demandait le nom des chefs, leurs forces, leurs
intentions et leur but precis: tant on ignorait en Europe les evenemens
interieurs de la France! Les Vendeens avaient repondu par une demande
d'argent et de munitions, et par la promesse de porter cinquante mille
hommes sur le point ou l'on voudrait operer un debarquement. Tout projet de
ce genre eta
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