nvenient des details, et nous assurerent,
l'annee suivante, des triomphes universels.
Carnot etait accouru sur la frontiere du Nord aupres de Jourdan. La
resolution etait prise d'attaquer hardiment l'ennemi, quoiqu'il parut
formidable. Carnot demanda un plan au general pour juger ses vues et les
concilier avec celles du comite, c'est-a-dire avec les siennes. Les
coalises, revenus de Dunkerque vers le milieu de la ligne, s'etaient
reunis entre l'Escaut et la Meuse, et formaient la une masse redoutable qui
pouvait porter des coups decisifs. Nous avons deja fait connaitre le
theatre de la guerre. Plusieurs lignes partagent l'espace compris entre la
Meuse et la mer; c'est la Lys, la Scarpe, l'Escaut et la Sambre. Les
allies, en prenant Conde et Valenciennes, s'etaient assure deux points
importans sur l'Escaut. Le Quesnoy, dont ils venaient de s'emparer, leur
donnait un appui entre l'Escaut et la Sambre; mais ils n'en avaient aucun
sur la Sambre meme. Ils songerent a Maubeuge, qui, par sa position sur la
Sambre, les aurait rendus a peu pres maitres de l'espace compris entre
cette riviere et la Meuse. A l'ouverture de la campagne prochaine,
Valenciennes et Maubeuge leur auraient fourni ainsi une base excellente
d'operations, et leur campagne de 1793 n'eut pas ete entierement inutile.
Leur dernier projet consista donc a occuper Maubeuge.
Du cote des Francais, chez lesquels l'esprit de combinaison commencait a se
developper, on imagina d'agir par Lille et Maubeuge, sur les deux ailes de
l'ennemi, et, en le debordant ainsi sur ses deux flancs, on espera de faire
tomber son centre. On s'exposait, il est vrai, de cette maniere, a essuyer
tout son effort sur l'une ou sur l'autre des deux ailes, et on lui
laissait tout l'avantage de sa masse; mais il y avait certainement moins de
routine dans cette conception que dans les precedentes. Cependant le plus
pressant etait de secourir Maubeuge. Jourdan, laissant a peu pres cinquante
mille hommes dans les camps de Gavrelle, de Lille et de Cassel, pour former
son aile gauche, reunissait a Guise le plus de monde possible. Il avait
compose une masse d'environ quarante-cinq mille hommes, deja organises, et
faisait enregimenter en toute hate les nouvelles levees provenant de la
requisition permanente. Cependant ces levees etaient dans un tel desordre,
qu'il fallut laisser des detachemens de troupes de ligne pour les garder.
Jourdan fixa donc a Guise le rendez-vous de toutes les recrues, et s'a
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