conjura Rossignol de le seconder
avec son armee. Rossignol reunit aussitot un conseil de guerre a Saumur, le
2 octobre, et fit decider que les colonnes de Saumur, de Thouars et de la
Chataigneraye, se reuniraient le 7 a Bressuire, et marcheraient de la a
Chatillon, pour faire concourir leur attaque avec celle de Canclaux. Il
prescrivit en meme temps aux deux colonnes de Lucon et des Sables de garder
la defensive, a cause de leurs derniers revers, et des dangers qui les
menacaient du cote de la Basse-Vendee.
Pendant ce temps, Canclaux s'etait avance le 1er octobre jusqu'a Montaigu,
poussant des reconnaissances jusqu'a Saint-Fulgent, pour tacher de se lier
par sa droite avec la colonne de Lucon, dans le cas ou elle parviendrait a
reprendre l'offensive. Enhardi par le succes de sa marche, il ordonna, le
6, a l'avant-garde, toujours commandee par Kleber, de se porter a
Tiffauges. Quatre mille Mayencais rencontrerent l'armee de d'Elbee et de
Bonchamps a Saint-Simphorien, la mirent en deroute apres un combat
sanglant, et la repousserent fort loin. Dans la soiree meme, arriva le
decret qui destituait Canclaux, Aubert-Dubayet et Grouchy. Le
mecontentement fut tres-grand dans la colonne de Mayence, et Philippeaux,
Gillet, Merlin et Rewbell, qui voyaient l'armee privee d'un excellent
general au moment ou elle etait exposee au centre de la Vendee, en furent
indignes. C'etait sans doute une excellente mesure que de reunir le
commandement de l'Ouest sur une seule tete, mais il fallait choisir un
autre individu pour en supporter le fardeau. Lechelle etait ignorant et
lache, dit Kleber dans ses memoires, et ne se montra jamais une seule fois
au feu. Simple officier dans l'armee de La Rochelle, on l'avanca
subitement, comme Rossignol, a cause de sa reputation de patriotisme, mais
on ignorait que n'ayant ni l'esprit naturel de Rossignol, ni sa bravoure,
il etait aussi mauvais soldat que mauvais general. En attendant son
arrivee, Kleber eut le commandement. On resta dans les memes positions
entre Montaigu et Tiffauges.
Lechelle arriva enfin le 8 octobre, et on tint un conseil de guerre en sa
presence. On venait d'apprendre la marche des colonnes de Saumur, de
Thouars et de la Chataigneraye, sur Bressuire: il fut convenu alors qu'on
persisterait a marcher sur Cholet, ou l'on se joindrait aux trois colonnes
reunies a Bressuire, et en meme temps il fut ordonne au reste de la
division de Lucon de s'avancer vers le rendez-vous general. Lec
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