au
14 octobre, tandis que les Prussiens marchaient le long de la ligne des
Vosges jusqu'a Bitche, bien au-dela de la hauteur de Wissembourg, Wurmser
devait attaquer les lignes de la Lauter sur sept colonnes. La premiere,
sous le prince de Waldeck, chargee de passer le Rhin a Seltz, et de tourner
Lauterbourg, rencontra, dans la nature des lieux et le courage d'un
demi-bataillon des Pyrenees, des obstacles invincibles; la seconde, bien
qu'elle eut passe les lignes au-dessus de Lauterbourg, fut repoussee; les
autres, apres avoir obtenu au-dessus et autour de Wissembourg des avantages
balances par la resistance vigoureuse des Francais, s'emparerent cependant
de Wissembourg. Nos troupes se retirerent sur le poste du Geisberg, place
un peu en arriere de Wissembourg, et beaucoup plus difficile a emporter. On
ne pouvait pas regarder encore les lignes de Wissembourg comme tout a fait
perdues; mais la nouvelle de la marche des Prussiens sur le revers
occidental, obligea le general francais a se replier sur Hagueneau et sur
les lignes de la Lauter, et a ceder ainsi une partie du territoire aux
coalises. Sur ce point, la frontiere etait donc envahie; mais les succes du
Nord et de la Vendee couvrirent l'effet de cette mauvaise nouvelle. On
envoya Saint-Just et Lebas en Alsace, pour contenir les mouvemens que la
noblesse alsacienne et les emigres excitaient a Strasbourg. On dirigea de
ce cote des levees nombreuses, et on se consola par la resolution de
vaincre sur ce point comme sur tous les autres.
Les craintes affreuses qu'on avait concues dans le mois d'aout, avant les
victoires d'Hondschoote et de Watignies, avant la prise de Lyon et la
retraite des Piemontais au-dela des Alpes, avant les succes de la Vendee,
etaient dissipees. On voyait, dans ce moment, la frontiere du Nord, la plus
importante et la plus menacee, delivree de l'ennemi, Lyon rendu a la
republique, la Vendee soumise, toute rebellion etouffee dans l'interieur
jusqu'a la frontiere d'Italie, ou la place de Toulon resistait encore, il
est vrai, mais resistait seule. Encore un succes aux Pyrenees, a Toulon,
au Rhin, et la republique etait completement victorieuse; et ce triple
succes ne semblait pas plus difficile a obtenir que les autres. Sans doute,
la tache n'etait pas finie, mais elle pouvait l'etre bientot, en continuant
les memes efforts et les memes moyens: on n'etait pas encore entierement
rassure, mais on ne se croyait plus en danger de mort prochaine.
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