port du lieu de production au lieu de consommation; troisiemement
enfin, une somme de cinq pour cent pour le profit du marchand en gros, et
de dix pour le marchand detailliste; de tous ces elemens on devait
composer, pour l'avenir, le prix dela marchandises de premiere necessite.
Les administrations locales etaient chargees de faire ce travail chacune
pour ce qui se produisait et se consommait chez elles. Une indemnite etait
accordee a tout marchand detailliste qui, ayant moins de dix mille francs
de capital, pouvait prouver qu'il avait perdu ce capital par le _maximum_.
Les communes devaient juger le cas a vue-d'oeil, comme on jugeait toute
chose alors, comme on juge tout en temps de dictature. Ainsi la loi, sans
remonter encore a la production, a la matiere brute, a la main-d'oeuvre,
fixait le prix de la marchandise au sortir de la fabrique, le prix des
transports, le gain du commercant et du detaillant, et remplacait, dans la
moitie au moins de l'oeuvre sociale, la mobilite de la nature par des
regles absolues. Mais tout cela, nous le repetons, provenait
inevitablement du premier _maximum_, le premier _maximum_ des assignats, et
les assignats des besoins imperieux de la revolution.
Pour suffire a ce systeme de gouvernement introduit dans le commerce, il
fut nomme une commission des subsistances et approvisionnemens, dont
l'autorite s'etendait sur toute la republique, et qui etait composee de
trois membres, choisis par la convention, jouissant presque de l'importance
des ministres eux-memes, et ayant voix au conseil. Cette commission etait
chargee de faire executer les tarifs, de surveiller la conduite des
communes a cet egard, de faire incessamment continuer le recensement des
subsistances et des denrees dans toute la France, d'en ordonner le
versement d'un departement dans l'autre, de fixer les requisitions pour les
armees, conformement au celebre decret qui instituait le gouvernement
revolutionnaire.
La situation financiere n'etait pas moins extraordinaire que tout le reste.
Les deux emprunts, l'un force, l'autre volontaire, se remplissaient avec
rapidite. On s'empressait surtout de contribuer au second, parce que les
avantages qu'il presentait le rendaient bien preferable; et ainsi le moment
approchait ou un milliard d'assignats allait etre retire de la circulation.
Il y avait dans les caisses, pour les besoins courans, quatre cents
millions a peu pres, restant des anciennes creations, et cinq cents
millions d'a
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