k eut un succes complet. Il ne perdit
qu'environ douze hommes; Hoche fut oblige de se retirer avec une perte
d'environ trois mille hommes; mais il ne fut pas decourage, et vint se
rallier a Pirmasens, Hornbach et Deux-Ponts. Hoche, quoique malheureux,
n'en avait pas moins deploye une audace et une resolution qui frapperent
les representans et l'armee. Le comite de salut public, qui, depuis
l'entree de Carnot, etait assez eclaire pour etre juste et qui n'etait
severe qu'envers le defaut de zele, lui ecrivit les lettres les plus
encourageantes, et, pour la premiere fois, donna des eloges a un general
battu. Hoche, sans etre ebranle un moment par sa defaite, forma aussitot la
resolution de se joindre a l'armee du Rhin, pour accabler Wurmser.
Celui-ci, qui etait reste en Alsace tandis que Brunswick retrogradait
jusqu'a Kayserslautern, avait son flanc droit decouvert. Hoche dirigea le
general Taponnier avec douze mille hommes sur Werdt, pour percer la ligne
des Vosges, et se jeter sur le flanc de Wurmser, tandis que l'armee du Rhin
ferait sur son front une attaque generale. Grace a la presence de
Saint-Just, des combats continuels avaient eu lieu pendant la fin de
novembre et le commencement de decembre, entre l'armee du Rhin et les
Autrichiens. Elle commencait a s'aguerrir en allant tous les jours au feu.
Pichegru la commandait. Le corps envoye dans les Vosges par Hoche eut
beaucoup de difficultes a vaincre pour y penetrer, mais il y reussit enfin,
et inquieta serieusement la droite de Wurmser. Le 22 decembre (2 nivose),
Hoche marcha lui-meme a travers les montagnes, et parut a Werdt sur le
sommet du versant oriental. Il accabla la droite de Wurmser, lui prit
beaucoup de canons, et fit un grand nombre de prisonniers. Les Autrichiens
furent alors obliges de quitter la ligne de la Motter, et de se porter
d'abord a Sultz, puis le 24 a Wissembourg, sur les lignes memes de la
Lauter. Leur retraite s'operait avec desordre et confusion. Les emigres,
les nobles alsaciens accourus a la suite de Wurmser, fuyaient avec la plus
grande precipitation. Des familles entieres couvraient la route en
cherchant a s'echapper. Les deux armees prussienne et autrichienne etaient
mecontentes l'une de l'autre, et s'entr'aidaient peu contre un ennemi plein
d'ardeur et d'enthousiasme.
Les deux armees du Rhin et de la Moselle etaient reunies. Les representans
donnerent le commandement en chef a Hoche, qui se disposa sur-le-champ a
reprendre Wissembourg
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