ite de la discussion, que tout le
monde avait eu tort, Hebert, ainsi que ceux qui lui avaient repondu. "Ce
que je vais dire, ajoute-t-il, n'a trait a aucun individu. On a mauvaise
grace a se plaindre de la calomnie quand on a calomnie soi-meme. On ne doit
pas se plaindre des injustices quand on a juge les autres avec legerete,
precipitation et fureur. Que chacun interroge sa conscience, et s'applique
ces reflexions. J'avais voulu prevenir la discussion actuelle; je voulais
que dans des entretiens particuliers, dans des conferences amicales, chacun
s'expliquat et convint de ses torts. Alors on aurait pu s'entendre et
s'epargner du scandale. Mais point du tout, les pamphlets ont ete repandus
le lendemain, et on s'est empresse de produire un eclat. Maintenant, ce qui
nous importe dans toutes ces querelles personnelles, ce n'est pas de savoir
si on a mis de tous cotes des passions et de l'injustice, mais si les
accusations dirigees par Philippeau contre les hommes charges de la plus
importante de nos guerres sont fondees. Voila ce qu'il faut eclaircir dans
l'interet non des individus, mais de la republique."
Robespierre pensait, en effet, que les attaques de Camille contre Hebert
etaient inutiles a discuter, car tout le monde savait combien elles etaient
fondees, et que d'ailleurs elles ne renfermaient rien que la republique eut
interet a constater, et qu'au contraire il importait beaucoup d'eclaircir
la conduite des generaux dans la Vendee. On poursuit, en effet, la
discussion relative a Philippeau. La seance entiere est consacree a ecouter
une foule de temoins oculaires; mais, au milieu de ces affirmations
contradictoires, Danton, Robespierre, declarent qu'ils ne discernent rien,
et qu'ils ne savent plus a quoi s'en tenir. La discussion, deja trop
longue, est renvoyee a la seance suivante.
Le 18, la seance est reprise; Philippeau etait absent. On se sentait deja
fatigue de la discussion dont il etait le sujet, et qui n'amenait aucun
eclaircissement. On s'etend alors sur Camille Desmoulins. On le somme de
s'expliquer sur les eloges qu'il a donnes a Philippeau, et sur ses
relations avec lui. Camille ne le connait pas, a ce qu'il assure; des faits
affirmes par Goupilleau, par Bourdon, lui avaient d'abord persuade que
Philippeau disait vrai, et l'avaient rempli d'indignation; mais aujourd'hui
qu'il s'apercoit, d'apres la discussion, que Philippeau a altere la verite
(ce qui commencait en effet a percer de toutes parts), il r
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