re de Fabre-d'Eglantine. Philippeau, en effet, qui ne connaissait ni
Fabre ni Camille, avait denonce le frere du premier, qu'il croyait avoir
trouve en faute dans la Vendee. Une fois rapproche de Fabre par sa
position, et accuse avec lui, il avait retranche, par un menagement tout
naturel, les allegations relatives a son frere. Cela seul prouvait qu'ils
avaient ete conduits, isolement et sans se connaitre, a agir comme ils
l'avaient fait, et qu'ils ne formaient point une faction veritable. Mais
l'esprit de parti en jugea autrement, et Collot insinua qu'il existait une
intrigue sourde, et un concert entre les prevenus de moderation. Il fouilla
dans le passe, et reprocha a Philippeau ses votes sur Louis XVI et sur
Marat. Quant a Camille, il le traita bien plus favorablement; il le
presenta comme un bon patriote, egare par de mauvaises societes, et auquel
il fallait pardonner, en l'engageant toutefois a ne plus commettre de
pareilles debauches d'esprit. Il demanda donc l'expulsion de Philippeau et
la censure pure et simple de Camille.
Dans ce moment, Camille, present a la seance, fait passer une lettre au
president, pour declarer que sa defense est consignee dans son dernier
numero, et pour demander que la societe veuille bien en ecouter le contenu.
A cette proposition, Hebert, qui redoutait la lecture de ce numero, ou les
turpitudes de sa vie etaient revelees, prend la parole, et s'ecrie qu'on a
voulu compliquer la discussion en le calomniant, et que, pour detourner
l'attention, on lui a impute d'avoir vole la tresorerie, ce qui est une
faussete atroce.... "J'ai les pieces en mains! s'ecrie Camille." Ces mots
causent une grande rumeur. Robespierre le jeune dit alors qu'il faut
ecarter les discussions personnelles; que la societe n'est pas reunie pour
l'interet des reputations, et que, si Hebert a vole, que lui importe a
elle; que ceux qui ont des reproches a se faire ne doivent pas interrompre
la discussion generale.... A ces expressions peu satisfaisantes, Hebert
s'ecrie: Je n'ai rien a me reprocher. "Les troubles des departemens,
reprend Robespierre le jeune, sont ton ouvrage; c'est toi qui as contribue
a les provoquer en attaquant la liberte des cultes." Hebert se tait a cette
interpellation. Robespierre aine prend la parole, et, gardant plus de
mesure que son frere, mais sans etre plus favorable a Hebert, dit que
Collot a presente la question sous son veritable point de vue, qu'un
incident facheux avait trouble la dign
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