tion, on mande aussitot Fouquier-Tinville; on le charge de
rechercher sur-le-champ les distributeurs des ecrits incendiaires repandus
dans les marches, les agitateurs qui troublent les societes populaires,
tous les conspirateurs enfin qui menacent la tranquillite publique. On lui
enjoint par decret de les arreter sur-le-champ, et d'en faire sous trois
jours son rapport a la convention.
C'etait peu d'avoir un decret de la convention, car elle ne les avait
jamais refuses contre les perturbateurs; et elle n'en avait pas laisse
manquer les girondins contre la commune insurgee; mais il fallait assurer
l'execution de ces decrets en se rendant maitres de l'opinion. Collot, qui
avait une grande popularite aux Jacobins et aux Cordeliers par son
eloquence de club, et surtout par une energie de sentimens revolutionnaires
bien connue, est charge de cette journee, et se rend en hate aux Jacobins.
A peine sont-ils assembles qu'il leur fait le tableau des factions qui
menacent la liberte, et des complots qu'elles preparent: "Une nouvelle
campagne va s'ouvrir, dit-il, les soins du comite qui ont si heureusement
termine la campagne derniere, allaient assurer a la republique des
victoires nouvelles. Comptant sur votre confiance et votre approbation,
qu'il a toujours eu en vue de meriter, il se livrait a ses travaux; mais
tout a coup nos ennemis ont voulu l'entraver dans sa marche; ils ont
souleve autour de lui les patriotes, pour les lui opposer et les faire
egorger entre eux. On veut faire de nous des soldats de Cadmus; on veut
nous immoler par la main les uns des autres. Mais non, nous ne serons point
les soldats de Cadmus! grace a votre bon esprit, nous resterons amis, et
nous ne serons que les soldats de la liberte! Appuye sur vous, le comite
saura resister avec energie, comprimer les agitateurs, les rejeter hors des
rangs des patriotes, et, apres ce sacrifice indispensable, poursuivre ses
travaux et vos victoires. Le poste ou vous nous avez places est perilleux,
ajoute Collot; mais aucun de nous ne tremble devant le danger. Le comite de
surete generale accepte sa penible mission de surveiller et de poursuivre
tous les ennemis qui trament en secret contre la liberte; le comite de
salut public ne neglige rien pour suffire a son immense tache; mais tous
deux ont besoin d'etre soutenus par vous. Dans ces jours de danger, nous
sommes peu nombreux. Billaud, Jean-Bon, sont absens; nos amis Couthon et
Robespierre sont malades. Nous restons d
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