it tous les dangers de la guerre. Un grand enthousiasme s'etait
empare de l'armee; et le cri des soldats, qu'on enflammait de l'espoir de
recouvrer le terrain perdu, leur cri etait: _Landau ou la mort!_
La veritable manoeuvre a executer sur cette partie des frontieres,
consistait toujours a reunir les deux armees du Rhin et de la Moselle, et a
operer en masse sur un seul versant des Vosges. Pour cela, il fallait
recouvrer les passages qui coupaient la ligne des montagnes, et que nous
avions perdus depuis que Brunswick s'etait porte au centre des Vosges, et
Wurmser sous les murs de Strasbourg. Le projet du comite etait forme: il
voulait s'emparer de la chaine meme, pour separer les Prussiens des
Autrichiens. Le jeune Hoche, plein de talent et d'ardeur, etait charge
d'executer ce plan, et ses premiers mouvemens a la tete de l'armee de la
Moselle firent esperer les plus energiques determinations.
Les Prussiens, pour assurer leur position, avaient voulu enlever par une
surprise le chateau de Bitche, place au milieu meme des Vosges. Cette
tentative fut dejouee par la vigilance de la garnison, qui accourut a temps
sur les remparts; et Brunswick, soit qu'il fut deconcerte par ce defaut de
succes, soit qu'il redoutat l'activite et l'energie de Hoche, soit aussi
qu'il fut mecontent de Wurmser, avec lequel il ne vivait pas d'accord, se
retira d'abord a Bisengen, sur la ligne d'Erbach, puis a Kayserslautern, au
centre des Vosges. Il n'avait pas prevenu Wurmser de ce mouvement
retrograde; et, tandis que celui-ci se trouvait engage sur le versant
oriental, presque a la hauteur de Strasbourg, Brunswick, sur le versant
occidental, se trouvait meme en arriere de Wissembourg, et a peu pres a la
hauteur de Landau. Hoche avait suivi Brunswick de tres pres dans son
mouvement retrograde, et, apres avoir vainement essaye de l'entourer a
Bisengen, et meme de le prevenir a Kayserslautern, il forma le projet de
l'attaquer a Kayserslautern meme, quelque grande que fut la difficulte des
lieux. Hoche avait environ trente mille hommes; il se battit les 28, 29 et
30 novembre; mais les lieux etaient peu connus et peu praticables. Le
premier jour, le general Ambert, qui commandait la gauche, se trouva
engage, tandis que Hoche, au centre, cherchait sa route; le jour suivant,
Hoche se trouvait seul en presence de l'ennemi, tandis qu'Ambert s'egarait
dans les montagnes. Grace aux difficultes des lieux, a sa force et a
l'avantage de sa position, Brunswic
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