declara de son cote qu'elle
n'avait jamais entendu par ses decrets gener la liberte religieuse, et elle
defendit de toucher a l'argenterie qui restait encore dans les eglises, vu
que le tresor n'avait plus besoin de ce genre de secours. De ce jour, les
farces indecentes que le peuple s'etait permises cesserent dans Paris, et
les pompes du culte de la Raison, dont il s'etait tant diverti, furent
abolies.
Le comite de salut public, au milieu de cette grande confusion, sentait
tous les jours davantage la necessite de rendre l'autorite plus forte, plus
prompte et plus obeie. Chaque jour, l'experience des obstacles le rendait
plus habile, et il ajoutait de nouvelles pieces a cette machine
revolutionnaire, creee pour la duree de la guerre. Deja il avait empeche la
transmission du pouvoir a des mains nouvelles et inexperimentees, en
prorogeant la convention, et en declarant le gouvernement revolutionnaire
jusqu'a la paix. En meme temps, il avait concentre ce pouvoir dans ses
mains en mettant sous sa dependance le tribunal revolutionnaire, la police,
les operations militaires, et la distribution meme des subsistances. Deux
mois d'experience lui firent sentir les obstacles que les autorites
locales, soit par exces ou defaut de zele, faisaient eprouver a l'action de
l'autorite superieure. L'envoi des decrets etait souvent interrompu ou
retarde; et leur promulgation negligee dans certains departemens. Il
restait beaucoup de ces administrations federalistes qui s'etaient
insurgees, et la faculte de se coaliser ne leur etait pas encore interdite.
Si, d'une part, les administrations de departement presentaient quelque
danger de federalisme, les communes, au contraire, agissant en sens oppose,
exercaient, a l'imitation de celle de Paris, une autorite vexatoire,
rendaient des lois, imposaient des taxes; les comites revolutionnaires
deployaient contre les personnes un pouvoir arbitraire et inquisitorial;
des armees revolutionnaires, instituees dans differentes localites,
completaient ces petits gouvernemens particuliers, tyranniques, desunis
entre eux, et embarrassans pour le gouvernement superieur. Enfin l'autorite
des representans, ajoutee a toutes les autres, augmentait la confusion des
pouvoirs souverains; car les representans levaient des impots, rendaient
des lois penales, comme les communes et la convention elle-meme.
Billaud-Varennes, dans un rapport mal ecrit, mais habile, devoila ces
inconveniens, et fit rendre le decret du
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