e de la faute que j'avais commise; elle est notre mere
commune, unissons-nous a elle." (19 frimaire.)
Ce n'est qu'au moyen de cette energie que le comite pouvait parvenir a
arreter tous les mouvemens desordonnes, soit de zele, soit de resistance,
et a produire la plus grande precision possible dans l'action du
gouvernement. Les _ultra-revolutionnaires_, compromis et reprimes depuis
leurs manifestations contre le culte, essuyerent une nouvelle repression,
plus severe que les precedentes. Ronsin etait revenu de Lyon, ou il avait
accompagne Collot-d'Herbois avec un detachement de l'armee revolutionnaire.
Il etait arrivee a Paris au moment ou le bruit des sanglantes executions
commises a Lyon excitait la pitie. Ronsin fit placarder une affiche qui
revolta la convention. Il y disait que sur les cent quarante mille
Lyonnais, quinze cents seulement n'etaient pas complices de la revolte,
qu'avant la fin de frimaire tous les coupables auraient peri, et que le
Rhone aurait roule leurs cadavres jusqu'a Toulon. On citait de lui d'autres
propos atroces; on parlait beaucoup du despotisme de Vincent dans les
bureaux de la guerre, de la conduite des agens ministeriels dans les
provinces, et de leur rivalite avec les representans. On repetait des mots
echappes a quelques-uns d'entre eux, annoncant encore le projet de faire
organiser constitutionnellement le pouvoir executif. L'energie que
Robespierre et le comite venaient de deployer encourageaient a se prononcer
contre ces agitateurs. Dans la seance du 27 frimaire (17 decembre), on
commence par se plaindre de certains comites revolutionnaires. Lecointre
denonce l'arrestation d'un courrier du comite de salut public par l'un des
agens du ministere. Boursault dit qu'en passant a Lonjumeau, il a ete
arrete par la commune, qu'il a fait connaitre sa qualite de depute, et que
cette commune a voulu neanmoins que son passeport fut legalise par l'agent
du conseil executif present sur les lieux. Fabre-d'Eglantine denonce
Maillard, le chef des egorgeurs de septembre, qui a ete envoye en mission a
Bordeaux par le conseil executif, tandis qu'il devrait etre expulse de
partout; il denonce Ronsin et son affiche, dont tout le monde a fremi; il
denonce enfin Vincent, qui a reuni tous les pouvoirs dans les bureaux de la
guerre, et qui a dit qu'il ferait sauter la convention, ou la forcerait a
organiser le pouvoir executif, parce qu'il ne voulait pas etre le valet des
comites. La convention met aussitot en
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