ts delaissee ou
hypocritement defendue! Tandis que ces infortunes s'exposaient
genereusement a tant de maux, la coalition songeait a peine a eux, les
emigres intriguaient dans les cours, quelques-uns seulement se battaient
bravement sur le Rhin, mais dans les rangs des etrangers; et personne
encore n'avait songe a envoyer ni un soldat ni un ecu a cette malheureuse
Vendee, deja signalee par vingt combats heroiques, et aujourd'hui vaincue,
fugitive et desolee.
Les generaux republicains se reunirent a Beaupreau, et la on resolut de se
diviser, et de se rendre partie a Nantes et partie a Angers, pour empecher
un coup de main sur ces deux places. L'avis des representans, non partage
pourtant par Kleber, fut que la Vendee etait detruite. _La Vendee n'est
plus_, ecrivirent-ils a la convention. On avait donne jusqu'au 20 octobre a
l'armee pour en finir, et elle avait termine le 18. L'armee du Nord avait,
le meme jour, gagne la bataille de Watignies, et avait termine la campagne
en debloquant Maubeuge. Ainsi, de toutes parts, la convention semblait
n'avoir qu'a decreter la victoire pour l'assurer. L'enthousiasme fut au
comble a Paris et dans toute la France, et on commenca a croire qu'avant la
fin de la saison la republique serait victorieuse de tous les trones
conjures contre elle.
Un seul evenement pouvait troubler cette joie, c'etait la perte des lignes
de Wissembourg sur le Rhin, qui avaient ete forcees le 13 et le 15 octobre.
Apres l'echec de Pirmasens, nous avons laisse les Prussiens et les
Autrichiens en presence des lignes de la Sarre et de la Lauter, et menacant
a chaque instant de les envahir. Les Prussiens, ayant inquiete les Francais
sur les bords de la Sarre, les obligerent a se replier. Le corps des
Vosges, rejete au-dela d'Hornbach, se retira fort en arriere a Bitche,
dans le centre des montagnes; l'armee de la Moselle, repoussee jusqu'a
Sarreguemines, fut separee du corps des Vosges et de l'armee du Rhin. Dans
cette position, il devenait facile aux Prussiens, qui avaient, sur le
revers occidental, depasse la ligne commune de la Sarre et de la Lauter, de
tourner les lignes de Wissembourg par leur extreme gauche. Alors ces lignes
devaient tomber necessairement. C'est ce qui arriva le 13 octobre. La
Prusse et l'Autriche, que nous avons vues en desaccord, s'etaient enfin
entendues, le roi de Prusse s'etait rendu en Pologne, et avait laisse le
commandement a Brunswick, avec ordre de se concerter avec Wurmser. Du 13
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