e l'unite et l'indivisibilite de la republique, qu'il en
etait convaincu maintenant, et le declarait a la justice; qu'il ne pouvait
pas designer les coupables, mais qu'il souhaitait leur punition et se
declarait franc montagnard. Gardien eut aussi la faiblesse de desavouer
tout a fait la commission des douze. Cependant Gensonne, Brissot,
Vergniaud, et surtout Valaze, corrigerent le mauvais effet de la conduite
de leurs deux collegues. Ils alleguerent bien qu'ils n'avaient pas toujours
pense de meme, que par consequent ils ne s'etaient pas concertes dans leurs
opinions, mais ils ne desavouerent ni leur amitie, ni leurs doctrines.
Valaze avoua franchement les reunions qui avaient eu lieu chez lui, et
soutint qu'ils avaient eu le droit de se reunir et de s'eclairer de leurs
idees, comme tous les autres citoyens. Lorsqu'on leur objecta enfin leur
connivence avec les fugitifs, ils la nierent. Hebert alors s'ecria: "Les
accuses nient la conspiration! Quand le senat de Rome eut a prononcer sur
la conspiration de Catilina, s'il eut interroge chaque conjure et qu'il se
fut contente d'une denegation, ils auraient tous echappe au supplice qui
les attendait; mais les reunions chez Catilina, mais la fuite de celui-ci,
mais les armes trouvees chez Lecca, etaient des preuves materielles, et
elles suffirent pour determiner le jugement du senat.--Eh bien! repondit
Brissot, j'accepte la comparaison qu'on fait de nous avec Catilina. Ciceron
lui dit: On a trouve des armes chez toi; les ambassadeurs des Allobroges
t'accusent; les signatures de Lentulus, de Cethegus et de Statilius, tes
complices, prouvent tes infames projets. Ici le senat nous accuse, il est
vrai, mais a-t-on trouve chez nous des armes? Nous oppose-t-on des
signatures?"
Malheureusement, on avait decouvert des plaintes ecrites a Bordeaux par
Vergniaud, qui respiraient la plus vive indignation. On avait trouve une
lettre d'un cousin de l'accuse Lacase, ou les preparatifs de l'insurrection
etaient annonces; enfin on avait intercepte une lettre de Duperret a madame
Roland, ou celui-ci disait qu'il avait recu des nouvelles de Buzot et de
Barbaroux, et qu'ils se preparaient a punir les attentats commis a Paris.
Vergniaud interpelle repondit: "Si je vous rappelais les motifs qui m'ont
engage a ecrire, peut-etre vous paraitrais-je plus a plaindre qu'a blamer.
J'ai du croire, d'apres les complots du 10 mars, que le projet de nous
assassiner etait lie a celui de dissoudre la represent
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