andaient a grands cris; mais le general Ferrand s'y opposa, et le
general Chancel, qu'on crut a tort coupable de ce refus, fut envoye au
tribunal revolutionnaire. L'heureuse attaque de Watignies decida la levee
du siege de Maubeuge, comme celle d'Hondschoote avait decide la levee du
siege de Dunkerque: elle fut appelee victoire de Watignies, et produisit
sur les esprits la plus grande impression.
Les coalises se trouvaient ainsi concentres entre l'Escaut et la Sambre. Le
comite de salut public voulut aussitot tirer parti de la victoire de
Watignies, du decouragement qu'elle avait jete chez l'ennemi, de l'energie
qu'elle avait rendue a notre armee, et resolut de tenter un dernier effort
qui, avant l'hiver, rejetat les coalises hors du territoire, et les laissat
avec le sentiment decourageant d'une campagne entierement perdue. L'avis de
Jourdan et de Carnot etait oppose a celui du comite. Ils pensaient que les
pluies, deja tres abondantes, le mauvais etat des chemins, la fatigue des
troupes, etaient des raisons suffisantes d'entrer dans les quartiers
d'hiver, et ils conseillaient d'employer la mauvaise saison a discipliner
et organiser l'armee. Cependant le comite insista pour qu'on delivrat le
territoire, disant que dans cette saison une defaite ne pourrait pas avoir
de grands resultats. D'apres l'idee nouvellement imaginee d'agir sur les
ailes, le comite ordonna de marcher par Maubeuge et Charleroi d'un cote,
par Cysaing, Maulde et Tournay de l'autre, et d'envelopper ainsi l'ennemi
sur le territoire qu'il avait envahi. L'arrete fut signe le 22 octobre. Les
ordres furent donnes en consequence; l'armee des Ardennes dut se joindre a
Jourdan; les garnisons des places fortes durent en sortir, et etre
remplacees par les nouvelles requisitions.
La guerre de la Vendee venait d'etre reprise avec une nouvelle activite. On
a vu que Canclaux s'etait replie sur Nantes, et que les colonnes de la
Haute-Vendee etaient rentrees a Angers et a Saumur. Avant que les nouveaux
decrets qui confondaient les deux armees de la Rochelle et de Brest en une
seule, et en conferaient le commandement au general Lechelle, fussent
connus, Canclaux prepara un nouveau mouvement offensif. La garnison de
Mayence etait deja reduite, par la guerre et les maladies, a neuf ou dix
mille hommes. La division de Brest, battue sous Beysser, etait presque
desorganisee. Canclaux n'en resolut pas moins une marche tres-hardie au
centre de la Vendee, et en meme temps il
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