helle ne
comprit rien aux raisonnemens des generaux, et approuva tout en disant: _Il
faut marcher majestueusement et en masse_. Kleber replia sa carte avec
mepris. Merlin dit qu'on avait choisi le plus ignorant des hommes pour
l'envoyer a l'armee la plus compromise. Des ce moment, Kleber fut charge,
par les representans, de diriger seul les operations, en se bornant, pour
la forme, a en rendre compte a Lechelle. Celui-ci profita de cet
arrangement pour se tenir a une grande distance du champ de bataille.
Eloigne du danger, il haissait les braves qui se battaient pour lui, mais
du moins il les laissait se battre, quand et comme il leur plaisait.
Dans ce moment, Charette, voyant les dangers qui menacaient les chefs de la
Haute-Vendee, se separa d'eux, pretextant de fausses raisons de
mecontentement, et il se rejeta sur la cote, avec le projet de s'emparer de
l'ile de Noirmoutiers. Il s'en rendit maitre en effet, le 12, par une
surprise et par la trahison du chef qui y commandait. Il etait ainsi assure
de sauver sa division, et d'entrer en communication avec les Anglais; mais
il laissait le parti de la Haute-Vendee expose a une destruction presque
inevitable. Dans l'interet de la cause commune, il avait bien mieux a
faire: il pouvait attaquer la colonne de Mayence sur les derrieres, et
peut-etre la detruire. Les chefs de la grande armee lui envoyerent lettres
sur lettres pour l'y engager; mais ils n'en recurent jamais aucune reponse.
Ces malheureux chefs de la Haute-Vendee etaient presses de tous cotes. Les
colonnes republicaines qui devaient se reunir a Bressuire s'y trouvaient a
l'epoque fixee, et elles s'etaient acheminees le 9 de Bressuire sur
Chatillon. Sur la route, elles rencontrerent l'armee de M. de Lescure, et
la mirent en desordre. Westermann, reintegre dans son commandement, etait
toujours a l'avant-garde, a la tetes de quelques cents hommes. Il entra le
premier dans Chatillon le 9 au soir. L'armee entiere y penetra le lendemain
10. Pendant ce mouvement, Lescure et Larochejacquelein avaient appele a
leur secours la grande armee, qui n'etait pas loin d'eux; car, deja tres
resserres au centre de ce pays, ils combattaient a peu de distance les uns
des autres. Tous les generaux reunis resolurent de se porter sur Chatillon.
Ils se mirent en marche le 11. Westermann s'avancait deja de Chatillon sur
Mortagne, avec cinq cents hommes d'avant-garde. D'abord il ne crut pas
avoir affaire a toute une armee, et ne demanda p
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