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sur cinq colonnes au secours de Maubeuge.
Deja l'ennemi avait investi cette place. Comme celles de Valenciennes et de
Lille, elle etait soutenue par un camp retranche, place sur la rive droite
de la Sambre, du cote meme par lequel s'avancaient les Francais. Deux
divisions, celles des generaux Desjardins et Mayer, gardaient le cours de
la Sambre, l'une au-dessus, l'autre au-dessous de Maubeuge. L'ennemi, au
lieu de s'avancer en deux masses serrees, et de refouler Desjardins sur
Maubeuge, et de rejeter Mayer en arriere sur Charleroy, ou il eut ete
perdu, passa la Sambre en petites masses, et laissa les deux divisions
Desjardins et Mayer se rallier dans le camp retranche de Maubeuge. C'etait
fort bien d'avoir separe Desjardins de Jourdan, et de l'avoir empeche ainsi
de grossir l'armee active des Francais; mais en laissant Mayer se reunir a
Desjardins, on avait permis a ces deux generaux de former sous Maubeuge un
corps de vingt mille hommes, qui pouvait sortir du role de simple garnison,
surtout a l'approche de la grande armee de Jourdan. Cependant la difficulte
de nourrir ce nombreux rassemblement etait un inconvenient des plus graves
pour Maubeuge, et pouvait, jusqu'a un certain point, excuser les generaux
ennemis d'avoir permis la jonction.
Le prince de Cobourg placa les Hollandais, au nombre de douze mille, sur la
rive gauche de la Sambre, et s'attacha a faire incendier les magasins de
Maubeuge, pour augmenter la disette. Il porta le general Colloredo sur la
rive droite, et le chargea d'investir le camp retranche. En avant de
Colloredo, Clerfayt avec trois divisions forma le corps d'observation, et
dut s'opposer a la marche de Jourdan. Les coalises comptaient a peu pres
soixante-cinq mille hommes.
Avec de l'audace et du genie, le prince de Cobourg aurait laisse quinze ou
vingt mille hommes au plus pour contenir Maubeuge; il aurait marche
ensuite avec quarante-cinq ou cinquante mille sur le general Jourdan, et
l'aurait battu infailliblement; car, avec l'avantage de l'offensive, et a
nombre egal, ses troupes devaient l'emporter sur les notres encore mal
organisees. Au lieu d'adopter ce plan, le prince de Cobourg laissa environ
trente-cinq mille hommes autour de la place, et resta en observation avec
environ trente mille, dans les positions de Dourlers et Watignies.
Dans cet etat de choses, il n'etait pas impossible au general Jourdan de
percer sur un point la ligne occupee par le corps d'observation, de march
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