u zele des representans qui lui avaient
donne un nouveau general, Beffroy, elle s'etait reportee en avant. Celle de
Niort se trouvait a la Chataigneraie. Ainsi, quoique le mouvement general
eut ete retarde d'un jour ou deux sur tous les points, et que Canclaux ne
fut arrive que le 14 a Leger, ou il aurait du se trouver le 12, le retard
etant commun a toutes les colonnes, l'ensemble n'en etait pas detruit, et
on pouvait poursuivre l'execution du plan de campagne. Mais, dans cet
intervalle de temps, la nouvelle de la defaite essuyee par la division de
Lucon etait arrivee a Saumur; Rossignol, Ronsin et tout l'etat-major
avaient pris l'alarme; et, craignant qu'il n'arrivat de semblables accidens
aux deux autres colonnes de Niort et des Sables, dont ils suspectaient la
force, ils deciderent de les faire rentrer sur-le-champ dans leurs
premiers postes. Cet ordre etait des plus imprudens; cependant il n'etait
pas donne de mauvaise foi, et dans l'intention de decouvrir Canclaux et
d'exposer ses ailes; mais on avait peu de confiance en son plan, on etait
tres dispose, au moindre obstacle, a le juger impossible, et a
l'abandonner. C'est la sans doute ce qui determina l'etat-major de Saumur a
ordonner le mouvement retrograde des colonnes de Niort, de Lucon et des
Sables.
Canclaux, poursuivant sa marche, avait fait de nouveaux progres; il avait
attaque Montaigu sur trois points: Kleber, par la route de Nantes,
Aubert-Dubayet, par celle de Roche-Serviere, et Beysser, par celle de
Saint-Fulgent, s'y etaient precipites a la fois, et en avaient bientot
deloge l'ennemi. Le 17, Canclaux prit Clisson; et, ne voyant pas encore
agir Rossignol, il resolut de s'arreter, et de se borner a des
reconnaissances, en attendant de nouveaux renseignemens.
Canclaux s'etablit donc aux environs de Clisson, laissa Beysser a Montaigu,
et porta Kleber avec l'avant-garde a Torfou. On etait la le 18. Le
contre-ordre donne de Saumur etait arrive a la division de Niort, et avait
ete communique aux deux autres divisions de Lucon et des Sables;
sur-le-champ elles s'etaient retirees, et avaient jete, par leur mouvement
retrograde, les Vendeens dans l'etonnement, et Canclaux dans le plus grand
embarras. Les Vendeens etaient environ cent mille sous les armes. Un nombre
immense d'entre eux se trouvait du cote de Vihiers et de Chemille, en face
des colonnes de Saumur et d'Angers; un nombre plus considerable encore du
cote de Clisson et de Mortagne, sur Canclaux. Le
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